Le rapport d'enquête de la coroner sur la mort d'une octogénaire conclut que les soins à domicile des personnes en perte d'autonomie ont certaines limites et que les intervenants devraient être mieux formés pour réagir à certaines situations.

Ce rapport fait suite à la mort de Mme Claire Trudel à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, le 19 décembre 2006, d'une bronchopneumonie.

Avant son décès, Mme Trudel, qui souffrait de démence et nécessitait une surveillance constante, vivait avec son fils qui agissait à titre d'aidant naturel et avait engagé une aidante de jour. La dame de 87 ans recevait également des soins à la maison prodigués par le CLSC de Pointe-aux-Trembles.

D'après l'enquête de la coroner, ni le fils de Mme Trudel ni l'aidante engagée ne lui offraient les soins que nécessitaient son état de santé. La négligence aurait été remarquée par les intervenants du CLSC qui auraient rencontré le fils à ce sujet.

L'état de santé de Mme Trudel s'est dégradé et elle a finalement été transportée à l'hôpital dans «un état de faiblesse et de dégradation physique». Elle est décédée quelques semaines plus tard.

La coroner Catherine Rudel-Tessier dégage deux conclusions: même si «le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie est un choix parfaitement valable et qu'il faut l'encourager», il a cependant des limites, notamment lorsque «la prise en charge par les aidants naturels n'est pas adéquate».

En tel cas, il peut s'avérer nécessaire de procéder à l'hébergement de ces personnes, toujours selon le rapport.

Aussi, la coroner suggère que les intervenants doivent mieux connaître «les rôles et les responsabilités des aidants naturels» afin de pouvoir faire signe aux autorités lorsqu'un aidant ne prodigue pas les soins nécessaires.

Me Catherine Rudel-Tessier recommande, notamment, la mise sur pied d'une meilleure formation des intervenants de soins à domicile et l'instauration d'une procédure de signalement des situations pouvant mettre en danger les personnes aidées.