Même s'ils sont proches de l'idéologie conservatrice, les députés adéquistes ne se rangeront pas tous derrière la formation de Stephen Harper lorsque des élections fédérales seront déclenchées. L'un d'eux pourrait appuyer un candidat bloquiste, un autre croit que le chef libéral Stéphane Dion ferait «un excellent premier ministre» et un autre encore pourrait retirer l'appui qu'il a donné aux conservateurs aux élections de 2006.

Le député d'Arthabaska, Jean-François Roux, dit avoir une «excellente relation» avec le député bloquiste André Bellavance (Arthabaska-Richmond) et envisage de lui accorder son appui. Il dit n'avoir aucun problème à donner un coup de pouce à un souverainiste. «Ça n'enlève pas les qualités d'un individu d'être souverainiste», a-t-il expliqué hier, en marge de la réunion du caucus de son parti à Saint-Michel-des-Saints.

Le chef Mario Dumont s'est montré peu inquiet que des adéquistes se rangent éventuellement derrière des bloquistes. Il n'a donné aucun mot d'ordre à ses troupes leur enjoignant d'appuyer l'un ou l'autre des partis. «Les députés à l'échelle locale analyseront leurs enjeux locaux comme ils l'entendent», a-t-il affirmé. M. Dumont affiche toujours sa préférence pour le Parti conservateur. Mais l'ADQ ne prendra pas position officiellement.

Le leader parlementaire Sébastien Proulx serait pour sa part «assez surpris de voir des députés de l'ADQ appuyer des candidats bloquistes en masse».

Le Bloc québécois n'intéresse d'ailleurs pas le député d'Iberville, André Riedl, qui se définit lui-même comme un «fédéraliste», une expression pourtant honnie chez les adéquistes qui se disent «autonomistes». Il a souligné que Stéphane Dion, «un homme intègre et courageux», ferait «un excellent premier ministre». Il a parlé de Stephen Harper comme d'un politicien «très sympathique envers le Québec» qui prend toutefois «trop de place». «On ne voit pas son équipe!» a-t-il déploré.

Le député de Beauce-Nord, Janvier Grondin, pourrait quant à lui retirer son appui au député conservateur et ex-ministre Maxime Bernier. «Je l'ai appuyé aux dernières élections parce que je connais la famille. Aux prochaines élections, on verra», a-t-il affirmé. Selon lui, Maxime Bernier devra répondre aux questions au sujet du document ministériel qu'il a oublié au domicile de son ex-petite amie Julie Couillard avant d'espérer obtenir son appui encore une fois. «Je pense qu'il y a encore des choses qui devraient être éclaircies», a dit M. Grondin. M. Bernier refuse toutefois de revenir sur cette affaire qui lui a coûté son poste de ministre.

De son côté, le député de Vanier, Sylvain Légaré, entend appuyer le Parti conservateur même s'il condamne l'inaction du gouvernement fédéral dans certains dossiers de la région de Québec. «Il y a des grandes idées qu'on partage, mais pour le reste, quand ça ne va pas à mon goût, je le dis et les conservateurs le savent», a-t-il expliqué.