L'appui des députés adéquistes au Parti conservateur est loin d'être acquis en cas de scrutin fédéral, malgré les affinités idéologiques entre les deux partis.

L'un d'eux, Jean-François Roux, a même évoqué mardi la possibilité de se ranger derrière le député du Bloc québécois de sa circonscription, ce que n'a pas condamné le chef Mario Dumont.

«Tout est possible. Ça n'enlève pas les qualités d'un individu d'être souverainiste», a confié le député adéquiste d'Arthabaska, qui entretient une très bonne relation avec le bloquiste André Bellavance.

Au terme du caucus de ses députés à Saint-Michel-des-Saints, le chef Dumont a réitéré sa préférence personnelle pour le parti de Stephen Harper, mais a laissé toute la latitude à ses députés, répétant que l'ADQ ne prendrait aucune position officielle.

«Au niveau de nos députés, nos membres et nos organisateurs, on est dans un pays libre. Au municipal et au fédéral, ces gens-là sont tout à fait libres et mêmes encouragés à participer au processus démocratique», a-t-il expliqué.

Selon lui, une association entre un adéquiste et un député souverainiste n'entraînerait pas de confusion sur les orientations de son parti.

«On est autonomistes et dans une élection fédérale on défend notre autonomie. Les députés, à l'échelle locale, analyseront leurs enjeux locaux comme ils l'entendent. C'est ça, ne pas avoir de mot d'ordre», a défendu M. Dumont.

Même s'ils partagent plusieurs valeurs défendues par le Parti conservateur, les députés adéquistes ont montré beaucoup d'ambivalence lorsque questionnés sur leur position en vue d'éventuelles élections.

Le député d'Iberville, André Riedl, a d'abord vanté le premier ministre conservateur Stephen Harper et son bilan pour le Québec, tout en critiquant la faiblesse de son équipe, puis en louangeant du même souffle le chef libéral Stéphane Dion.

«J'admire M. Dion. Peut-être qu'il manque de charisme, mais c'est un homme intègre et courageux et je pense qu'il ferait un excellent premier ministre», a-t-il dit, en précisant qu'il n'avait pas encore fait son choix.

Dans Beauce-Nord, Janvier Grondin a soutenu que son appui au conservateur Maxime Bernier n'était pas acquis, indiquant qu'il souhaitait obtenir plus d'informations sur le contenu du document que l'ex-ministre des Affaires étrangères a égaré au domicile de sa controversée amie de coeur de l'époque, Julie Couillard.

Il a toutefois clairement écarté toute possibilité de voter pour le parti souverainiste.

«Le Bloc, c'est comme le chien qui jappe après la lune. Il ne l'attrapera jamais», a-t-il ironisé.

Le député adéquiste responsable de la Capitale-Nationale, Sylvain Légaré, a quant à lui effectué une sortie en règle contre les conservateurs en raison de la lenteur avec laquelle ils traitent certains dossiers prioritaires de Québec, mais il a tout de même réitéré son appui au parti de Stephen Harper.

«Ça ne change pas les grandes idées qu'on partage, mais pour le reste, quand ça ne va pas à mon goût, je le leur dis et ils le savent», a-t-il indiqué, ajoutant qu'il serait surpris que certains de ses collègues appuient des candidats du Bloc québécois.

Avant son chef, le leader parlementaire Sébastien Proulx avait lui aussi insisté sur le fait que les députés de l'ADQ sont libres d'apporter leur support à qui ils veulent en leur nom personnel dans leur circonscription.