La crise qui a secoué Montréal-Nord est le résultat de l'échec du milieu scolaire au Québec, juge le chef de l'Action démocratique Mario Dumont, qui prône pour plus de discipline dans les écoles et le port de l'uniforme.

L'adéquiste soutient que les écoles devraient être mieux outillées et calquer le modèle américain pour éviter que ne se reproduise une émeute comme celle ayant suivi l'opération policière qui a mal tourné, le 9 août, au cours de laquelle un agent du Service de police de la ville de Montréal a abattu le jeune Fredy Villanueva.

«Ce qui s'est produit à Montréal-Nord est la conséquence d'un certain nombre de choses, dont le fait qu'à un moment précis, il y a des jeunes qui ont choisi de mettre sur leur dos le manteau d'un gang de rue, plutôt que celui de l'équipe de football ou de taekwondo de leur école», a déclaré M. Dumont, en marge de la réunion des députés de l'ADQ à Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière.

«Le highschool américain, c'est un modèle», a plaidé M. Dumont, qui souhaite que l'école québécoise suscite davantage l'adhésion des jeunes et qu'elle ne devienne pas «une pépinière de gangs de rue».

Selon lui, pendant que la ministre de l'Education, Michelle Courchesne, a concentré ses efforts dans une réforme des commissions scolaires, la situation s'est dégradée dans les écoles publiques du Québec.

Il croit urgent de corriger le tir en offrant aux établissements plus de moyens, d'équipements sportifs et de personnel d'encadrement, puis en imposant un changement de mentalité en classe.

«Un jeune, ça a besoin d'encadrement, de discipline, d'un cadre de vie avec des règles», a-t-il dit, ajoutant que les mots «autorité et discipline ne sont pas dépassés ni kétaines, ils sont au coeur de la réussite éducative».

La députée adéquiste de La Prairie, Monique Roy-Verville, qui dit n'avoir aucun regret d'envoyer sa fille dans une école privée, partage ce point de vue.

«C'est une enfant élevée dans une famille militaire. Elle a été habituée à la discipline», a confié Mme Roy-Verville aux journalistes, ajoutant qu'elle voit moins de discipline dans les écoles publiques que dans les écoles privées.

Mario Dumont rêve d'écoles où se multiplient les équipes sportives et les troupes de théâtre, pour raccrocher ceux qui connaissent plus de difficultés sur le plan académique.

«Malheureusement, dans beaucoup de polyvalentes, les taux de décrochage n'ont pas de bon sens. Chez les garçons, on en échappe un sur deux», s'est inquiété le chef adéquiste, qui conclut que «l'école n'a pas réussi».

Avec la porte-parole adéquiste en matière de sécurité publique, Sylvie Roy, M. Dumont a aussi demandé la mise sur pied d'une véritable escouade policière uniquement dédiée à la lutte contre les gangs de rue.

«Le gouvernement n'a pas pris ça au sérieux. (...) Il faudra un jour qu'un gouvernement mette ses culottes», a-t-il dit, en précisant que la mise sur pied de l'escouade Carcajou avait porté un dur coup au monde des motards criminels.

«Avec les gangs de rue qui prennent en otage des filles de 14-15 ans, ce sont des réseaux complexes qu'il faut démanteler le plus rapidement possible et pour le faire, il faut que le gouvernement en fasse une priorité», a dit M. Dumont.

Pour sa part, Mme Roy a estimé que l'actuel gouvernement fait preuve de mollesse dans ce dossier, et qu'il devrait prendre exemple sur l'Ontario, qui a créé une escouade bénéficiant d'un quartier général distinct et où les procureurs ont reçu

une formation spécifique.