Après le bâton, la carotte: Québec veut revoir les règles du jeu dans ses relations avec les employés de l'Etat, de manière à ne plus devoir imposer ses vues par une loi spéciale.

C'est du moins ce qu'a soutenu la présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, en disant vouloir se rapprocher des centrales syndicales et revoir le mode de négociations du secteur public.

Lors d'une allocution devant les participants au congrès de l'Institut d'administration publique du Canada, la ministre a déclaré qu'on ne pouvait plus

se permettre de négocier comme on le fait depuis 40 ans.

Elle a donc plaidé pour de nouvelles façons de faire et s'engage à présenter un plan d'action en ce sens dès l'automne.

En décembre 2005, le gouvernement Charest avait mis fin aux négociations avec les 500 000 employés de l'Etat pour ensuite faire adopter la loi 142, qui leur imposait un gel salarial, geste que les syndicats avaient condamné avec force.

Nul doute que, par la suite, la loi spéciale a envenimé le climat entre le gouvernement et ses employés.

Désormais, Québec dit vouloir s'attaquer à plusieurs défis: développer le sentiment de fierté des fonctionnaires, valoriser les emplois, moderniser les modes de recrutement, améliorer les compétences et mieux gérer les carrières des employés de l'Etat.

Dernièrement, la ministre s'est entretenue avec les présidents des trois grandes centrales syndicales (CSN, CSQ, FTQ) pour parler de ses projets et des nouvelles orientations qu'elle entend privilégier, et elle dit avoir reçu un accueil favorable.

«J'ai l'intention de mettre toute mon énergie pour que l'on puisse sortir de cette culture de confrontation», a soutenu Mme Jérôme-Forget, dans son allocution.

«Je ne sais pas si je vais réussir, mais j'ai le devoir d'essayer et je vais essayer», a-t-elle ajouté, plus tard, en point de presse.

Elle a rappelé que les conventions collectives actuelles arriveraient à échéance le 31 mars 2010 et que les travaux préparatoires au nouveau marathon de négociations débuteraient dans moins d'un an.

L'accélération des départs à la retraite et les changements démographiques, notamment, militent pour un changement de pratiques, a-t-elle soutenu, en matière de relations de travail et de mode de gestions des ressources humaines.

Elle a dit penser, par exemple, à créer une école de formation continue et à encourager davantage la mobilité au sein de la fonction publique.