Le gouvernement du Québec tentera à l'automne de ralentir les automobilistes grâce à l'installation d'une quinzaine de radars photo. Après l'interdiction du téléphone cellulaire au volant et l'augmentation des amendes pour excès de vitesse, le ministère des Transports propose cette nouvelle mesure pour améliorer le bilan routier de la province.

«Ce qu'on veut, c'est un changement de comportement de la part des automobilistes, explique Paul Jean Charest, du ministère des Transports. Il y a des radars photo dans 70 pays et, de manière générale, on remarque que dans les zones couvertes, il y a une diminution d'accidents de l'ordre de 20% à 30%, parfois même jusqu'à 85%. Le but, c'est de voir si ça s'applique ici.»

Les 15 caméras seront installées d'ici la fin de l'automne à des intersections où de nombreux accidents se sont déjà produits. La mesure, avant tout dissuasive, permettra également de libérer des patrouilleurs.

«Notre bilan routier n'est pas très reluisant et nous voulons le corriger, précise Paul Jean Charest. Oui, il y a des mesures de resserrement qui ont été mises de l'avant, mais on ne peut pas mettre un policier à chaque carrefour ou à chaque cinq mètres sur l'autoroute pour les appliquer.»

Sauver des vies

Selon le porte-parole, il est encore trop tôt pour savoir si le Québec se dotera de milliers de radars photo à la suite de ce projet-pilote, comme c'est le cas en France et au Royaume-Uni. «Il faudra faire un post-mortem, mais ailleurs, l'expérience est concluante, assure-t-il. En France, par exemple, l'installation de 1000 appareils a permis de sauver 10 000 vies entre 2002 et 2006 et a diminué le nombre de blessés de la route de 100 000.»

Le Québec n'en est pas à sa première expérience avec les radars photo. Au début des années 70, l'installation de tels appareils avait entraîné de nombreuses protestations, car le propriétaire du véhicule photographié écopait automatiquement de la contravention, même s'il n'était pas le conducteur fautif. Face à la contestation populaire, l'Assemblée nationale avait voté l'abandon des radars photo en 1973.

Selon Paul Jean Charest, cette situation ne se reproduira pas. «Nous avons pensé à un système de transfert de responsabilité du propriétaire au conducteur», assure-t-il.

Le ministère des Transports annoncera au début de l'automne les 15 endroits où seront fixés les radars photo.