L'homme accusé d'avoir poignardé et décapité un co-passager à bord d'un autobus de la compagnie Greyhound devra se soumettre à une évaluation psychiatrique.

Vince Weiguang Li, un Edmontonien âgé de 40 ans, est accusé du meurtre au second degré de Tim McLean, mercredi dernier, dans un autobus qui s'approchait de Portage La Prairie, une ville située à l'ouest de Winnipeg.

Li a fixé le plancher durant la majeure partie de sa brève comparution en cour, mardi. L'accusé n'a toujours pas fourni de plaidoyer aux accusations qui pèsent contre lui.

Quand le juge lui a demandé s'il souhaitait avoir les services d'un avocat, Li a branlé la tête en signe de refus et a dit à voix basse: «S'il vous plaît, tuez-moi».

La remarque de Li a été entendue par des journalistes et par les greffiers de la cour, mais n'a pas été accréditée par le juge.

Le juge a ordonné une évaluation psychiatrique du suspect.

Li doit revenir en cour le 8 septembre.

La procureure de la Couronne, Joyce Dalmyn, a révélé de nouveaux détails troublants sur ce qui s'est passé à bord de l'autobus. Selon un rapport de police déposé par la Couronne, des agents ont trouvé un sac de plastique contenant une oreille, un nez et une partie d'une bouche dans la poche de l'accusé.

Me Dalmyn a indiqué que, la nuit de la sauvage agression, la seule réplique que les agents ont obtenu de la part de Li fut: «Je dois rester à bord de l'autobus pour toujours».

Selon les allégations livrées jusqu'ici, le suspect a poignardé et décapité le jeune homme sous les yeux horrifiés des autres passagers. Il aurait agi sans raison apparente. La victime aurait été poignardée une quarantaine de fois. Le suspect se serait présenté à la porte du véhicule avec la tête de la victime.

Li, un Chinois d'origine qui a immigré récemment au Canada, vivait avec son épouse à Edmonton. Il travaillait comme camelot pour un quotidien de même qu'au Wal-Mart de la ville albertaine.

L'élan de compassion pour la famille de Tim McLean a pris de l'ampleur à travers le monde, des dizaines de milliers de personnes joignant le groupe créé à la mémoire de la victime de 22 ans sur le site de réseautage Facebook.

Tim McLean, qui travaillait lors de fêtes foraines, a été décrit par sa famille comme un esprit libre qui réchauffait avec son rire contagieux le coeur de ceux qui l'entouraient.

Par ailleurs, la compagnie Greyhound a retiré une campagne de publicité qui vantait le caractère paisible et sans crainte des voyages en autobus. Le slogan de la publicité était: «Il y a une raison pour laquelle vous n'avez jamais entendu parler de rage en autobus».

La porte-parole de Greyhound, Abby Wambaugh, a indiqué que la compagnie jugeait que la campagne, lancée l'année dernière, risquait de choquer et qu'elle n'était plus appropriée.