La famille de Fredy Villanueva espère que l'enquête de la Sûreté du Québec sur la mort du jeune homme de 18 ans, survenue le week-end dernier lors d'une intervention policière à Montréal-Nord, sera transparente et impartiale.

S'exprimant au nom de la famille, Patricia Villanueva, la soeur du disparu, a déclaré vendredi qu'elle souhaitait une enquête qui sera «claire» et qui ne prendra pas des «siècles».

Mme Villanueva a indiqué que la famille avait été détruite par la tragédie. Elle n'a pas encore décidé si des poursuites seraient éventuellement intentées.

Patricia Villanueva a néanmoins exprimé des doutes quant à la réaction des policiers lors des évènements de samedi.

«Un policier a une certaine formation, il me semble. Si un policier voit que les choses tournent mal pour lui, moi ce que je ferais, c'est me retirer des lieux et appeler de l'aide de mes collègues. S'il ne pouvait pas contrôler la situation, ce qu'il fallait faire, c'était d'appeler des renforts», a-t-elle dit.

Mme Villanueva a par ailleurs renouvelé son appel au calme. «On ne demande jamais la violence nous, parce qu'à cause de ça, mon frère est mort. On demande aux gens qu'ils nous supportent, parce que nous avons besoin d'eux, mais pas avec de la violence», a-t-elle lancé.

Entre-temps, un fonds d'aide a été créé pour recueillir les dons du public, afin de permettre à la famille de défrayer les coûts des funérailles de Fredy Villanueva. L'argent sera amassé jusqu'au 15 septembre et les gens peuvent faire un don directement dans un compte bancaire réservé dans toutes les caisses Desjardins du Québec.

Un radiothon sera aussi tenu le 23 août.

Si un montant supérieur au coût des funérailles était récolté, l'argent en surplus servira à créer des bourses d'étude pour des jeunes de Montréal-Nord.

Par ailleurs, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a fait le point, vendredi, sur les événements survenus à l'arrondissement Montréal-Nord et a expliqué qu'il entend mobiliser son administration pour mieux intégrer les jeunes de Montréal-Nord qui se sentent exclus de la société.

Le maire Tremblay admet qu'il n'y a pas de remède miracle pour redonner espoir aux jeunes. Il croit toutefois qu'il faut ajuster les services publics afin qu'ils répondent avec plus d'acuité aux besoins de la communauté.

«Si nous sommes capables d'investir dans la répression, nous sommes tout aussi capables d'investir dans la prévention et l'insertion de nos jeunes», a dit le maire.

Gérald Tremblay a dit avoir la conviction que c'est grâce à un dialogue soutenu avec la communauté qu'émergeront les solutions.

Il estime néanmoins que les ressources d'intervention sont actuellement limitées. Selon lui, il faudrait notamment augmenter le nombre de travailleurs et d'animateurs de rue pour tisser des liens avec les jeunes de Montréal-Nord. Il ajoute que les organismes communautaires peuvent également intervenir sur la qualité du milieu de vie.

Il a aussi affirmé que le chef du Service de police de la Ville de Montréal, Yvan Delorme, l'a assuré que tout était mis en place pour que des événements comme celui survenu samedi ne se reproduisent plus, sans donner plus de détails.