Les géants du secteur de l'extraction et du raffinage des sables bitumineux de l'Alberta ont mené un lobbying intensif auprès d'Ottawa cet été.

Selon ce qu'indiquent des documents fédéraux, cette campagne a débuté peu après que le leader libéral Stéphane Dion eut dévoilé son plan, qui prévoit 15 milliards $ de nouvelles taxes sur les émissions de carbone, et s'est poursuivie pendant tout le mois de juillet.

Des lobbyistes pour les secteurs du pétrole et du gaz naturel ont eu des rencontres avec le ministre de l'Industrie, Jim Prentice, et le ministre des Ressources naturelles, Gary Lunn, un entretien avec le ministre de l'Environnement, John Baird, et une série de réunions avec des représentants haut placés du gouvernement, dont des adjoints du premier ministre Stephen Harper.

Selon une source au sein de l'industrie, il a probablement été question du plan libéral de taxe sur le carbone, qu'appréhende l'ouest du Canada. Mais ce lobbying traduit aussi la préoccupation de l'industrie eu égard au projet du gouvernement conservateur d'utiliser le Code criminel, en vertu de la loi de protection de l'environnement, pour faire respecter son propre plan de réduction des gaz à effet de serre, ajoutait la même source.

Des documents révèlent que les entreprises qui ont fait du lobbying sont Shell Canada, Petro-Canada, Suncor, Imperial Oil, Chevron Canada, Encana Corp., ConocoPhillips et Nexen Inc.

Pendant la même période, des lobbyistes représentant 14 autres associations et entreprises susceptibles d'être touchées par le plan libéral et par la réglementation envisagée par les conservateurs, ont aussi rencontré ministres, fonctionnaires et assistants politiques. Parmi elles figuraient des représentants des industries du charbon, du gaz naturel, de l'énergie nucléaire et le secteur de l'électricité, dont Hydro-Québec.