L'élection du prochain président de l'Assemblée nationale s'annonce houleuse. Le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, rejette la candidature proposée par le gouvernement, le député libéral Yvon Vallières.

Selon lui, les libéraux tentent de faire passer pour un «gentilhomme qui rallie les troupes» celui qui était leur goon au cours des derniers mois.

«Les libéraux soumettent la candidature d'un parlementaire d'expérience, mais ils l'avaient quand même désigné au cours de la dernière année pour lancer les attaques les plus personnelles et les plus poussées contre l'ADQ», a-t-il expliqué hier.

Les adéquistes reprochent à M. Vallières de les avoir traités de «girouettes» à maintes reprises, de leur avoir lancé des insultes dans le brouhaha de la période des questions et d'être parmi les libéraux qui tiennent les discours les plus partisans.

Yvon Vallières, député de Richmond, a été élu la première fois en 1973. C'est le vétéran dans le camp libéral.

Mario Dumont accuse le gouvernement d'avoir choisi une candidature au poste prestigieux de président sans avoir consulté l'opposition au préalable. Les libéraux ont désigné Yvon Vallières à l'occasion d'un caucus le 1er août à Sherbrooke. «Ce n'est pas vrai que les libéraux vont décider ça entre eux quand ils sont un gouvernement minoritaire», a lancé le chef adéquiste.

Les libéraux ont pris contact avec l'ADQ seulement après avoir désigné M. Vallières et une fois que la nouvelle ait fait les manchettes. «J'étais chef d'un parti d'un seul député et je recevais un appel du premier ministre avant que toute candidature à la présidence soit soulevée. Il y a plein de choses où on dit qu'il doit y avoir consultation parce qu'elles sont délicates. Mais le délicat du délicat, c'est le choix du président», a-t-il ajouté.

Des députés de son parti «sont en réflexion» et seraient tentés de briguer la présidence. La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a déjà elle-même évoqué l'hypothèse qu'un membre de l'opposition puisse devenir président, a rappelé Mario Dumont.

«Il n'y a rien d'exclu. On demeure ouvert et à la recherche de la candidature qui va susciter l'adhésion de l'ensemble des députés, qui va permettre le fonctionnement le plus harmonieux de l'Assemblée.»

Selon lui, les libéraux doivent cesser de «se braquer», sinon la rentrée parlementaire risque d'être chaotique. «Si les trois partis disent: nous c'est un tel sinon ça ne marche pas'', on va avoir une jolie rentrée parlementaire ratée», a-t-il lancé.

Michel Bissonnet a quitté la présidence de l'Assemblée nationale le 14 juillet pour devenir candidat à la mairie de Saint-Léonard. Le nouveau président sera nommé le 21 octobre prochain, à l'occasion de la reprise des travaux de l'Assemblée nationale. Règle générale, le premier ministre propose une candidature après avoir consulté l'opposition. Il dépose une motion qui est adoptée par l'ensemble des députés.