Le dévoilement des résultats d'une étude sur la sécurité des pistolets à impulsion électronique, communément appelés Tasers, qui devaient être présentés cette semaine à la conférence de l'Association canadienne des chefs de police, a été reporté à l'an prochain.

Le directeur exécutif du Centre canadien de recherches policières, Steve Palmer, a expliqué que le rapport sur les Tasers sera d'abord soumis à une évaluation d'experts indépendants.

L'Association canadienne des chefs de police avait commandé l'étude sur les pistolets à impulsion électronique l'automne dernier à la suite du décès de Robert Dziekanski, atteint par une décharge de Taser à l'aéroport de Vancouver.

Le pistolet avait été utilisé par des policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui cherchaient à contrôler l'homme en détresse.

Le fabricant de l'appareil, Taser International, est l'un des principaux commanditaires de la conférence de l'Association, qui se tient jusqu'à ce mercredi à Montréal.

Le commissaire de la Police provinciale de l'Ontario, Julian Fantino, a affirmé qu'il n'y avait rien de répréhensible au fait que Taser International commandite une conférence de chefs de police.

Le commissaire Fantino a soutenu que cette arme a sauvé plusieurs vies et qu'elle n'est rien de plus qu'un outil policier comme les autres. Il a dit croire que le débat sur l'utilisation du Taser avait déraillé.

M. Palmer a pour sa part soutenu que d'ici le dévoilement de la nouvelle étude, les policiers devraient suivre les recommandations formulées dans un rapport publié par le centre de recherche en 2005, qui soutient que le Taser est «une solution intermédiaire acceptable».

«Il est important que ce rapport soit fait correctement et de manière pertinente pour les parties concernées, soit la population, la police et les législateurs», a fait valoir M. Palmer.

L'étude financée par des fonds fédéraux doit comparer le Taser à d'autres armes utilisées par la police et analyser des études médicales concernant l'utilisation du Taser et des recherches portant sur le prétendu syndrome «excited delirium».

Le syndrome «excited delirium» est un état d'excitation physiologique et mentale extrême caractérisé par une agitation extrême, une hyperthermie, de l'hostilité et une force exceptionnelle.

Cet état est courant dans des cas d'abus de drogues et de maladies mentales, plus particulièrement la schizophrénie.

Des décès inattendus dans le cadre d'interventions policières liées à des personnes souffrant du syndrome ont été attribués à l'utilisation de gaz poivré, à certaines méthodes policières visant à appréhender les suspects, et plus récemment, à l'utilisation de pistolets Tasers.

Le vice-président des communications de Taser International, Stephen Tuttle, a dit être confiant que l'étude évaluée par des experts indépendants allait donner de la crédibilité à l'utilisation du Taser par les forces policières. «Nous continuons de croire en la sécurité de notre technologie, a-t-il affirmé. Ce n'est pas sans risque, mais il faut comparer le Taser à d'autres types d'armes.»

Un total de 22 personnes sont mortes au Canada après avoir reçu une ou des décharges de Taser, bien qu'il n'y ait pas eu de lien direct d'établi entre l'utilisation du pistolet et ces décès.

Il y a 170 corps de police au Canada qui font usage des Tasers.