Je n'avais jamais entendu cette expression avant d'aller sur l'Isle-aux-Coudres.

Je n'avais jamais entendu cette expression avant d'aller sur l'Isle-aux-Coudres.

En terme maritime, ça signifie prendre le temps de laisser la marée changer. Mais selon les insulaires, faire marée veut dire arrêter, respirer et prendre le temps de vivre. Se laisser aller au gré du temps. Prendre de vraies vacances quoi !

C'est d'ailleurs ce qui m'a conduit sur ce petit paradis niché en plein milieu du fleuve Saint-Laurent. Pour s'y rendre, on doit pénétrer au coeur même de Charlevoix. Cette région est une succession de petits villages et de montagnes et force est d'admettre que le paysage est à couper le souffle. Il n'y a rien de comparable à cette région ailleurs au Québec. Et que dire de la chaleur des gens qui y habitent. Vraiment, on est sous le charme.

Il est donc facile de prévoir que notre séjour sur l'Isle sera paradisiaque. J'avais aussi la ferme intention de découvrir les trésors cachés de l'Isle. Mais ne vous en faites pas trop, ces trésors sont bien en vue et on fait tout pour que vous les découvriez.

Je vous conseille aussi de prendre le temps de parler avec les insulaires. Ces gens simples et fiers ont envie de vous dire à quel point ils aiment leur île et qu'ils font tout pour la préserver.

Ils ont cet accent du pays qui chante à nos oreilles de citadins. Ils ont cette fraîcheur et cette naïveté qui faisaient jadis partie de chacun de nous.

Ils ont cette spontanéité qui était un trait marquant des fondateurs de notre pays et qui, pour une raison que j'ignore, a disparu dans la complexité de nos vies urbaines.

J'aime aller sur l'Isle. C'est comme un pèlerinage pour le colon embourgeoisé que je suis devenu. Pourquoi ai-je perdu cette simplicité qui était pourtant un trait de caractère de ma personnalité ? Je n'ai pas la réponse à cette question mais laissez-moi vous dire que les gens de l'Isle ont tôt fait de me ramener sur terre.

En fait, j'ai rapidement "fait marée" !

L'Isle, un trésor au coeur du fleuve

"Si votre barque vous a mené jusqu'à l'Isle, ce n'est pas parce qu'elle a dérivé, mais bien parce qu'elle est arrivée à bon port".

C'est cette phrase qui est inscrite au tout début du guide touristique de l'Isle-aux-Coudres et j'avoue que je n'ai jamais rien lu d'aussi près de la réalité.

Parce qu'il est clair qu'en débarquant du traversier qui relie St-Joseph-de-la-Rive à l'Isle, vous mettez les pieds - ou les roues - dans un endroit fabuleux.

L'Isle-aux-Coudres a été découverte par Jacques Cartier en 1535. Et c'est sur l'Isle que fut célébrée la première messe à l'intérieur des terres du Canada, le 7 septembre 1735, le lendemain de sa découverte.

En plus d'être un pan de notre histoire trop souvent oublié, l'Isle-aux-Coudres est un trésor en soi. Évidemment, l'arrivée du traversier en 1930 a donné le ton à un développement touristique de l'Isle qui s'est accentué au cours des 50 dernières années.

Aujourd'hui, sa vocation touristique est confirmée par une foule de services qui sont maintenant offerts aux visiteurs.

Les endroits à visiter sur l'Isle sont nombreux et la meilleure façon de les voir est d'enfourcher sa bicyclette et d'en faire le tour par une belle journée ensoleillée. On peut aussi louer un petit scooter. Pour quelques dollars, la visite de l'Isle ne sera que plus rapide ou du moins, plus facile !

Les moulins de l'Isle, le phare, la croix du cap, la roche à Caya, la magnifique église St-Louis avec son orgue Casavant de 100 ans ainsi que l'incontournable boulangerie Bouchard sont autant d'endroits qu'il ne faut pas manquer.

Le site historique Les moulins de l'Isle est un ensemble unique au Canada puisqu'il réunit au même endroit un moulin à vent et un moulin à eau. Classé monument historique en 1963, on y moud encore de la farine de blé et de sarrasin.

L'église Saint-Louis fut construite en 1885 et bénie moins d'un an après sa mise en chantier. C'est un édifice magnifique et l'organiste peut y jouer sur un authentique orgue Casavant de 1908.

La roche à Caya est l'endroit où un colosse légendaire, mais simple d'esprit, aurait passé la moitié de sa vie. Une autre légende raconte également que les enfants de l'Isle naissaient sous cette roche.

Surnommé le bloc par les insulaires, le phare guide les navires la nuit. Cette station est entièrement automatisée et elle est télésurveillée à partir du Cap-aux-Oies.

C'est à la boulangerie Bouchard qu'on fait, paraît-il, le meilleur pain du Québec. Je sais, les insulaires ont parfois tendance à exagérer mais cette fois, je suis bien d'accord.

Enfin, pour en savoir plus sur l'Isle, je vous invite à visiter le site Internet www.tourismeisleauxcoudres.com. Pour ce qui est de l'hébergement, j'ai quelques adresses à vous proposer. Vous serez accueillis chaleureusement à La Roche Pleureuse, à l'hôtel Cap-aux-Pierres, à l'Hôtel du Capitaine et à l'Auberge de la Coudrière. Quant aux repas, les menus gastronomiques de La Roche Pleureuse et de l'hôtel Cap-aux-Pierres vont enchanteront.

De passage à la boulangerie Bouchard, j'ai rencontré Véronique Claveau. Cette ancienne participante de Star Académie retourne sur l'Isle dès qu'elle en a la chance. Elle travaille à la boulangerie pour satisfaire sa passion pour les pâtisseries et "les sourires des gens", me confiait-elle.

NOTES DE VOYAGE

Un orgue de 100 ans

Les paroissiens de la paroisse Saint-Louis ont un anniversaire important à souligner. Cet automne, l'orgue Casavant qui anime les messes dominicales a 100 ans. Un concert aura d'ailleurs lieu afin de souligner l'événement.

Une course aux trésors

Chaque année, sur l'Isle, les marchands organisent une grande course aux trésors. Dans la plupart des commerces, on peut se procurer une feuille d'inscription pour seulement 3 $. Par la suite, vous partez à l'aventure sur l'Isle en suivant les indications. On ne sait jamais, ce sera peut-être vous les gagnants cette année.

Le vieil Indien

Au sud de l'Isle, on peut observer un rocher que la mer ne recouvre jamais, même dans les grandes marées. Il a été nommé le Vieil indien par les anciens et avec un peu d'imagination, on peut voir la ressemblance avec un Amérindien, le menton à l'est et les plumes à l'ouest. Appelé Le Pilier, il a été renommé le Vieil indien. Il est fort dangereux et déconseillé de s'y rendre à pied.

Pommes et poires

Je vous suggère un petit arrêt aux vergers Pedneault. Vous y trouverez du cidre de très bonne qualité. Quant à moi, j'ai adoré un apéritif fait de pommes et de poires. Délicieux très froid, servi avec de la glace. Mais n'en abusez pas !

Prochaine destination

L'Isle-aux-Coudres, deuxième partie.