"Je n'ai pas pêché de poisson, mais j'ai sauvé trois vies", s'exclame avec fierté Maurice Gagnon, un pêcheur de Saint-Gédéon.

Lundi, alors qu'il était à la pêche avec son ami Gérald Simard, Maurice Gagnon a aperçu trois personnes à bord d'une embarcation sur le lac Saint-Jean qui étaient visiblement en détresse. "Ils étaient à mi-chemin entre l'île de Saint-Gédéon et le rivage. Les vagues déferlaient et faisaient rouler leur petite embarcation qui se remplissait d'eau", raconte M. Gagnon.

N'hésitant pas une seconde, les deux pêcheurs ont bravé le mauvais temps et se sont dirigés vers les victimes. Arrivé à leur hauteur, M. Gagnon a constaté que les trois personnes, un homme et deux femmes dans la quarantaine, avaient complètement perdu le contrôle de leur canot. "L'homme était blanc et à bout de souffle. Il n'arrivait plus à ramer et leur embarcation se remplissait d'eau à une vitesse alarmante", souligne Maurice Gagnon. Il ajoute que les dames étaient prises de panique et criaient qu'elles allaient mourir.

"Nous avons placé mon canot ''freighter'' parallèle à leur embarcation et je les ai fait traverser de notre côté. Ce n'est qu'une fois installés confortablement dans mon canot qu'ils se sont calmés", estime le sauveteur. Ce dernier les a ramenés jusqu'au rivage. Il précise que les trois personnes originaires de Baie-Comeau ont été surprises par le lac Saint-Jean. "Des fois, nous embarquons sur le lac et en moins de 30 minutes, il se déchaîne et nous devons faire face à des vagues de six pieds. Les gens ne sont pas conscients des dangers", déplore M. Gagnon.

C'est d'ailleurs ce qui le choque le plus dans toute cette histoire. Il précise que les trois personnes à bord de la chaloupe ne possédaient pas de vestes de sauvetage adéquates. "Ils portaient des petits par-dessus. Cela ne les aurait pas du tout aidés. Si leur embarcation avait chaviré, ils seraient morts", lance le pêcheur aguerri.

Maurice Gagnon raconte qu'il a passé une bonne partie de sa vie sur le lac Saint-Jean et il est outré de voir comment les gens ne sont pas prudents. "Les gens ne sont pas conscients des dangers. Ils font n'importe quoi sur le lac", dénonce-t-il.

Une chose est certaine, c'est toute une histoire de pêche que Maurice Gagnon avait à raconter lundi soir en revenant à la maison. Après tout, ce n'est pas tout le monde qui peut se vanter d'avoir sauvé trois vies en rentrant chez soi après une journée de pêche.