Douze chars allégoriques, 16 troupes grimées et déguisées, une explosion de musiques antillaises: le 34e défilé de la Carifiesta s'annonce encore une fois flamboyant, en dépit des difficultés de l'organisation.

«Beaucoup de gens voient cette fête comme une expérience cathartique, lance Pat Dillon. Ils profitent du défilé pour se libérer du stress de la dernière année.»

Pat Dillon travaille à l'ONF et anime l'émission Boom Boom Time sur les ondes de CKUT. Mais chaque année depuis au moins 20 ans, cette Montréalaise d'origine jamaïcaine est aussi bénévole pour l'Association Roots Culture, la plus ancienne troupe (band) de l'histoire de la Carifiesta.

Plus qu'un défilé

La Carifête est plus qu'un défilé. C'est un concours de mascarade. Chaque «band» parade devant des juges, qui élisent un gagnant. L'an dernier, la palme des meilleurs costumes est revenue à l'équipe D'Midas, les grands rivaux de l'Association Roots Culture. Mais cette dernière - qui a déjà remporté 20 titres en 31 ans d'existence - fera tout pour ravoir sa couronne. Depuis deux mois, les bénévoles de Roots Culture travaillent pour confectionner les plus extraordinaires déguisements. «Chaque costume vaut en moyenne 300$», lance Pat Dillon, en exhibant des plumes et des paillettes importées de Trinité.

L'an dernier, les différentes équipes de la Carifiesta avaient reçu de l'argent de la CCFA, effet indirect des subventions municipales. Cette année, à chacun de trouver son argent.

Cela n'a pas miné le moral des troupes, qui sont en train d'achever leurs derniers préparatifs. Aux ateliers de la Roots Culture Association, trois générations de bénévoles se côtoient ainsi dans les vapeurs de fusil à colle et les odeurs de bouffe antillaise. Ils sont pour la plupart d'origine trinidadienne ou jamaïcaine. Certains ont fondé l'Association il y a plus de 30 ans. D'autres ont à peine 12 ans et sont bien décidés à préserver cette tradition du folklore caribéen.

«Ça fait partie de mon identité, et je le fais par amour pour ma culture, explique Vanessa Gordon, 20 ans. C'est du travail, mais c'est vraiment gratifiant quand on voit le produit fini...»