L'incendiaire de Jonquière, Denis Pedneault, pourrait écoper d'une sentence à perpétuité pour 23 des 33 incendies qu'il aurait allumé sur le territoire jonquiérois entre avril 2002 et juillet 2006.

L'homme de 37 ans fera finalement face à 91 chefs d'accusation. En plus des 39 chefs reliés aux incendies criminels, Pedneault sera aussi accusé, aujourd'hui, de 52 chefs de manquement à des ordonnances de probation à son enquête sur remise en liberté. Selon les accusations de la Couronne, le présumé criminel aurait provoqué les feux au moment où il était en liberté conditionnelle.

Selon les dispositions du Code criminel, s'il est reconnu coupable, Pedneault pourrait être emprisonné à perpétuité pour les 23 incendies allumés dans des résidences. L'article 433a du code prévoit l'emprisonnement à vie (peine maximale) à toute personne qui intentionnellement ou sans se soucier des conséquences de son acte, cause par le feu ou par une explosion un dommage à un bien, en sachant que la résidence était habitée ou occupée. Pour les autres accusations relatifs à l'article 434 du Code criminel, il risque jusqu'à 14 années d'emprisonnement.

Denis Pedneault aurait donc sévi durant quatre années dans les quartiers du centre-ville, de Saint-Dominique et de Notre-Dame-de-la-Paix à Jonquière. Il aurait allumé neuf incendies en 2002, entre le 3 avril et le 8 août. Dans la nuit du 19 juillet, Pedneault aurait été particulièrement actif avec quatre incendies sur la seule rue Pie XII.

À peine l'hiver terminé, Pedneault se serait remis au travail le 18 avril 2003. Et cette fois, il n'y serait pas allé avec le dos de la cuillère, allumant rien de moins que cinq incendies dans cette nuit dans les rues Jodoin et Richard. Il en aurait allumé deux autres en juillet, quatre entre le 5 et le 19 août et un dernier le 9 décembre.

Pour l'année 2004, il se serait commis à seulement six reprises en l'espace de sept mois. Denis Pedneault aurait eu une année 2005 plus tranquille avec seulement deux incendies. Cette année-là, il a passé une bonne partie de l'année derrière les barreaux. La séquence d'incendies s'est terminée en 2006, avec une dizaine d'incendies criminels, doit trois le soir du 2 juin sur la rue Saint-Pierre.

Le Jonquiérois se serait permis d'allumer des incendies dans un même édifice à deux occasions à des périodes différentes. Ce fut notamment le cas pour le 3897 de la rue Saint-Félix et du 2322 de la rue Saint-Dominique.

Denis Pedneault n'en est pas à une première apparition devant la Justice. Il a déjà été reconnu coupable de quatre incendies criminels pour lesquels il a été notamment condmané à 12 mois de prisons. Au cours des huit dernières années, il a reçu plus d'une centaine de condamnations.

Même si la preuve semble accablante contre son client, Me Charles Cantin, avocat de la défense, précise qu'il y a très peu de preuves directes reliant Pedneault aux incendies. "Sauf le fait qu'il demeurait à proximité des incendies. Mais la preuve circonstancielle est à prendre au sérieux et avec une certaine parcimonie, car cette preuve peut être aussi accablante qu'une preuve directe", de dire Me Cantin.