L'ex-fonctionnaire fédéral Alain Gagnon devra maintenant vivre avec les conséquences qui découleront inévitablement de la fraude de plus de 2,7 millions $ qu'il a reconnu avoir perpétrée à l'endroit de son employeur, Travaux publics Canada.

L'ex-fonctionnaire fédéral Alain Gagnon devra maintenant vivre avec les conséquences qui découleront inévitablement de la fraude de plus de 2,7 millions $ qu'il a reconnu avoir perpétrée à l'endroit de son employeur, Travaux publics Canada.

Et, si on se fie aux propos du procureur de la Couronne, Me Sylvain Petitclerc, l'accusé de 51 ans de L'Ange-Gardien ne peut espérer de compassion de la part du ministère public qui demandera au juge Lynne Landry de la Cour du Québec, d'imposer le 4 novembre prochain, une peine de prison ferme à Alain Gagnon.

Me Petitclerc a été catégorique, pas question de sursis ou de prison à servir dans la communauté pour l'ex-fonctionnaire et ceci au nom de l'exemplarité et de la dissuasion qui doivent accompagner les infractions auxquelles Alain Gagnon a plaidé coupable.

Celui qui travaillait comme agent financier à Travaux Publics Canada a reconnu avoir détourné 2,7 millions $ en libellant pas moins de 780 chèques d'au plus 3 495 $ chacun, au nom de sa conjointe, chèques qui étaient ensuite récupérés par l'accusé qui les cueillait dans différentes boîtes postales dont une dans le même édifice que son lieu de travail, Phase 4 du complexe Place du Portage.

Les chèques en question représentaient de faux remboursements de TPS (taxe sur les produits et services) alors qu'Alain Gagnon avait réussi à obtenir les codes d'accès de collègues fonctionnaires qui, dans une première étape, devaient effectuer des vérifications à savoir si les biens pour lesquels un remboursement de TPS était réclamé, avaient bel et bien été acquis.

Cette étape franchie, M. Gagnon autorisait l'émission des chèques en sa qualité d'agent financier à Travaux Publics Canada. Il aura fallu 11 années (septembre 1996 à septembre 2007) avant que TPC réalise qu'il était victime d'une fraude d'importance. Il semble que depuis de nouvelles mesures de vérifications ont été mises en place afin d'éviter la répétition d'une telle situation.

Plus que la Yaris

Le règlement intervenu hier, permet à TPC de récupérer un seul million des 2,7 millions $ fraudés par M. Gagnon qui a dû dire adieu à sa résidence du chemin Palma à L'Ange-Gardien évaluée à plus de 450 000 $, à tout l'argent (300 000 $) placé dans différents comptes de banque ainsi qu'à six des sept voitures acquises (plus de 130 000 $) au fil des ans par l'accusé si bien que celui-ci devra maintenant se contenter de sa petite Yaris.

Quant au 1,7 million $ manquant, il appert que cet argent aurait tout simplement été dépensé par l'accusé, Me Petitclerc indiquant que toutes les recherches effectuées par les comptables tendent à démontrer que le magot ne dort dans aucun autre compte bancaire caché.

Dans le cadre de la procédure d'hier, Alain Gagnon a accepté que tous les biens et sommes d'argent saisis et qui jusque-là faisaient l'objet d'ordonnances de blocage, soient remis au gouvernement fédéral qui pourra en disposer à sa guise et ainsi récupérer une partie de l'argent dont il a été privé.

rbouchard@ledroit.com