Des centaines de personnes vivant dans le quartier secoué par les explosions et les incendies de dimanche dans un dépôt de gaz propane à Toronto ne pouvaient toujours pas rentrer chez elles, lundi, à cause de la présence d'amiante dans l'air et des dommages causés à une dizaine d'édifices. On ne sait toujours pas quand elles pourront le faire.

Une centaine de résidences ne sont pas habitables pour des raisons de santé publique. Un cordon de sécurité en bloque l'accès, tandis que la ville a entrepris d'éliminer l'amiante trouvée sur les lieux.

Le problème avec l'amiante, a expliqué le maire de Toronto, David Miller, c'est que lorsqu'il est déplacé et qu'il se retrouve dans l'air, il devient dangereux pour les gens. Selon la Société canadienne du cancer, l'amiante est associé à un risque accru de cancer du poumon et d'autres maladies.

Six édifices dont la structure a été endommagée par les violentes explosions ont été jugés trop instables, et leurs propriétaires devront peut-être les faire réparer avant de pouvoir y retourner.

Mais les responsables de la ville se félicitent qu'aucun résidant n'ait été tué dans la catastrophe. Cependant, un pompier a été retrouvé mort sur les lieux, dimanche. On ne connaît pas la cause de sa mort. Aussi, un employé de l'entreprise de gaz propane manque toujours à l'appel.

Six personnes ont été traitées à l'hôpital, 18 autres se sont rendues d'elles-mêmes à l'hôpital et une quarantaine de personnes ont été soignées sur place, a indiqué M. Miller. Personne n'a été gravement blessé.

Des milliers de personnes avaient dû être évacuées à cause des explosions, survenues peu avant l'aube, et l'ordre d'évacution a graduellement été levé. La police a commencé à autoriser certains résidants à revenir dans le secteur vers 19h30, dimanche. Plus de 12 000 personnes vivent dans ce quartier.

Par ailleurs, à la suite de ces événements, le maire de Toronto s'est engagé lundi à effectuer une vérification des règlements de zonage pour tous les secteurs susceptibles de poser un danger pour les maisons voisines en cas d'explosion.

Des experts en assurance disent qu'il est encore trop tôt pour évaluer ce qu'il en coûtera pour nettoyer les lieux, mais la facture atteindra vraisemblablement les millions de dollars.

La police avait d'abord fait état seulement de quelques cas de coupures et de contusions mineures, mais on a appris plus tard dimanche qu'un pompier, Bob Leek, avait trouvé la mort. Bien que la cause du décès du pompier d'expérience n'ait pas été immédiatement identifiée de façon précise, des responsables ont indiqué qu'il ne s'agissait pas d'une «blessure traumatique». Il a été retrouvé sans vie, a fait savoir un de ces responsables.

Une autre personne, qui serait à l'emploi de la société de propane, était portée disparue, et on s'efforçait de la retracer.

Les services de transport en commun ont repris dans le secteur, et l'autoroute 401, la plus fréquentée au pays, était presque entièrement rouverte à la circulation après avoir été fermée presque toute la journée, tout comme l'autoroute 400. Les vols d'avion avaient été partiellement interdits au-dessus du secteur.

L'autorité responsable de la réglementation du transport, de la manutention et de l'utilisation des carburants, y compris le propane, a affirmé que les installations fonctionnant dans les zones résidentielles doivent se conformer à des règles rigoureuses. Dans un communiqué, l'Association canadienne du gaz propane a dit que l'industrie avait un excellent dossier en matière de sécurité et que des incidents comme celui-ci étaient extrêmement rares.