Daniel Paiement et Maude Thériault, tous deux architectes et urbanistes, ont profité de la tribune qui leur était offerte hier, dans le cadre des Veillées de Saguenayensia, pour contester le fait que l'avenue du Séminaire porte dorénavant le nom de rue, et que des pancartes respectant peu le caractère historique de cette artère la bordent.

Une avenue, par définition, est une large allée, une voie plantée d'arbres qui conduit à une demeure. Une rue est plutôt une voie publique aménagée entre les maisons, les immeubles et les propriétés closes. Depuis la fusion municipale, en 2002, l'avenue du Séminaire n'est plus.

" J'avoue que cela me frustre énormément. Ce sont deux mots aux connotations différentes. Ça me blesse beaucoup, puisque ça enlève au caractère historique et à la notoriété de l'avenue du Séminaire", affirme Maude Thériault. Du même coup, elle lance qu'elle compte bien faire part de ce point de vue aux élus municipaux prochainement.

L'avenue du Séminaire avait été incluse dans les sites du patrimoine en 1987. " Nous n'avons jamais demandé de subventions pour rénover nos maisons, même si nous aurions pu, explique M. Paiement, qui en plus de faire la présentation d'hier, habite sur cette rue. Nous voudrions simplement que la ville coopère. Les pancartes interdisant le stationnement aux abords de la rue enlèvent beaucoup de cachet à notre rue. C'est désolant. "

Hier, il a beaucoup été question de l'architecture des maisons de la rue du Séminaire. Daniel Paiement a fait remarquer que plusieurs maisons ont leur rez-de-chaussée à un niveau plus bas que celui de la rue.

"Elles ont été construites alors que l'avenue n'était encore qu'un sentier. Lors du grand feu de 1912, plusieurs commerçants de la rue Racine sont venus s'installer ici. C'est en 1918 que " l'ouverture officielle" de l'avenue a eu lieu. " À cette époque, ce sont les notables qui habitaient l'avenue du Séminaire. Aujourd'hui, de nombreux enfants donnent vie à cette rue, dont plusieurs passent leur journée à la garderie du coin...