La région de Granby est à l'ère des grands projets. Le traitement des résidus verts est le dernier en liste. La question est de savoir si les décisions des élus n'affecteront pas indûment la qualité de vie des citoyens. De nos jours, on ne peut plus continuer à tout enfouir sans réfléchir et il faut changer nos façons de faire même si cela génère des coûts. Ceci dit, ne ramasser les résidus verts qu'au printemps et à l'automne n'est pas une solution aussi simple qu'il puisse paraître à première vue.

Le gazon: dans l'ancien Canton, il est courant d'en ramasser au moins un bac de 360 litres par semaine. On va le mettre où en attendant la cueillette de l'automne? Ceux qui en ont les moyens peuvent toujours se tourner vers un paysagiste. Il y a aussi la possibilité de le laisser par terre avec les inconvénients que cela entraîne et dans ce cas, il reste à investir 500 $ pour acheter une nouvelle tondeuse plus performante à ce niveau.

Les branches: à la terrasse Bellevue, les arbres sont matures et la croissance est importante. Dans le passé, malheureusement, plusieurs érables argentés ont été plantés, ce qui cause un inconvénient additionnel. On paie à l'occasion un professionnel pour les travaux majeurs, mais on fait les travaux mineurs un peu à chaque semaine parce que c'est assez harassant comme travail. Toujours le même problème. Où mettre les branches en attendant l'automne?

Il y a la solution peu esthétique de les empiler sur le terrain en espérant qu'elles seront éventuellement ramassées vu la grande quantité accumulée. Une autre solution est de ne plus entretenir nos arbres, mais vient un moment où trop c'est trop et la propriété en devient dévaluée. Un ombrage excessif endommage les bardeaux d'asphalte de la toiture et certaines branches peuvent causer un danger pour les propriétés voisines.

Les haies de cèdres: pour un grand terrain, ça génère au moins un bac de résidus à chaque année. C'est presque impossible à mettre dans des sacs de plastique qui se perforent trop facilement et complètement impossible d'en faire des fagots. Déjà que je n'exagère pas et je laisse les coupes du dessus tomber à l'intérieur des haies durant l'hiver et je ne ramasse que celles du côté. Je ne sais vraiment pas ce que je vais en faire en 2009.

Les feuilles mortes: de ce côté, ça m'apparaît un moindre mal à condition que les dates de cueillettes soient bien ciblées. Il ne faut pas oublier que certaines sortes d'arbres se dépouillent très tard et parfois même tout juste avant les premières neiges.

La propreté des rues: à la terrasse Bellevue, plusieurs citoyens ont l'habitude de mettre les déchets sur le bord de la rue au fur et à mesure qu'ils sont produits. Les éboueurs passent le lundi matin et dès l'après-midi, des déchets commencent à apparaître ici et là.

Le nombre limité de cueillettes augmentera cette pollution visuelle. Pourtant, quand nous nous sommes établis à la terrasse Bellevue, c'était justement pour vivre dans un environnement visuel agréable. Je crois que la municipalité devra faire une réflexion à ce sujet.

En conclusion, la solution n'est pas sûrement pas de continuer d'enfouir les déchets verts, mais d'en faire une gestion différente avec des accommodements qui maintiendront un milieu de vie agréable pour les citoyens et pour le moment, la proposition de cueillettes à l'automne et au printemps seulement ne peut pas être une solution satisfaisante pour tous.

René Blais, Granby