La Ville d'Ottawa songe à imposer des frais supplémentaires aux promoteurs immobiliers construisant des tours à logements pour accroître ses revenus et tirer profit de la densification.

La Ville d'Ottawa songe à imposer des frais supplémentaires aux promoteurs immobiliers construisant des tours à logements pour accroître ses revenus et tirer profit de la densification.

Le comité municipal de l'urbanisme et de l'environnement a approuvé, hier, une étude visant à déterminer une façon de mettre en oeuvre l'exploitation accrue en hauteur ou en densité en échange d'avantages pour la communauté.

Cette source de revenus venant des promoteurs permettrait à la municipalité de construire davantage d'infrastructures, tels que des centres communautaires et autres. Cette initiative, adoptée par la Ville de Toronto, retient l'attention d'Ottawa qui craint que la densification des projets immobiliers en hauteur ne s'accompagne d'une réduction des revenus municipaux, dont celle des taxes foncières.

Le conseiller municipal Steve Desroches émet cependant certaines réserves devant l'enthousiasme que peut susciter le projet.

"Mon inquiétude c'est qu'avec ces frais imposés aux promoteurs nous construisions des centres culturels ou autres, mais que nous n'ayons ensuite pas les moyens de les faire fonctionner. Car il ne faut pas oublier que ce sont les taxes foncières qui couvriront les frais d'opération de ces futurs projets. Je ne veux donc pas créer d'attentes auprès des gens."

Le conseiller craint aussi que les efforts de la municipalité entrepris par le passé pour encourager la densification ne soient réduits à néant par une éventuelle tarification.

Le directeur général de l'association des promoteurs immobiliers Greater Ottawa Homebuilders, John Herbert, voit d'ailleurs d'un mauvais oeil le projet de la Ville. Selon lui, cette mesure conférera un rôle ambigu à la municipalité qui pourrait approuver des projets immobiliers uniquement pour toucher un apport financier.

"Ça crée un terrain de jeu confus et inapproprié, où la Ville n'approuvera plus un projet en fonction de savoir s'il s'intègre bien avec le voisinage. Aussi, ça deviendra très dispendieux pour promouvoir un projet immobilier."

Des consultations auront lieu entre la Ville et les gens de l'industrie et les associations communautaires au cours des prochains mois.

dlahaye@ledroit.com