Pierre Ménard vous le dira lui-même: il est drôlement perçu par ses voisins. Ils le considèrent comme un marginal. Il faut dire que ce résidant de la rue Authier à Granby a troqué son gazon pour une immense plate-bande. C'est sa contribution écologique à la société.

L'idée lui est venue lors d'un de ses voyages en Gaspésie en 2003. Il avait alors été intrigué par un étrange parterre devant une résidence de Percé. Il n'y avait aucun gazon. Pas même un petit 5 cm carrés d'herbe. En lieu et place se trouvaient des fleurs, des plantes, des couvre-sol, des arbustes, des arbres. «C'était tellement beau. Tellement naturel», se rappelle-t-il.

De retour à la maison, M. Ménard s'est informé sur la façon de transformer le devant gazonné de sa maison en plate-bande. L'automne arrivé, il a recouvert le gazon de papier journal, puis y a versé de la terre à semence. Au printemps, la nature avait fait son oeuvre; aucune trace de gazon n'était visible. Il avait tout l'espace voulu pour planter 75 espèces de fleurs et de plantes vivaces, d'arbustes et d'arbres.

M. Ménard est encore aujourd'hui ravi du résultat. Son terrain s'avère une coupure saisissante dans l'homogénéité des terrains gazonnés de sa rue. En plus d'un spectacle de couleurs, son jardin lui offre au quotidien de vivifiantes odeurs. Il est également un lieu populaire pour les oiseaux du quartier. Aussi les abeilles ne se font pas prier pour flirter avec ses belles marguerites des champs et autres variétés florales.