Selon une étude réalisée par cinq économistes de Desjardins, la transformation des ressources naturelles demeurera le pilier de l'économie du Saguenay pour encore plusieurs années. La recherche effectuée stipule que la modernisation des entreprises existantes et la recherche de nouvelles alternatives aux matières premières insuffleront l'énergie nécessaire pour atteindre des augmentations du PIB réel de 1,2% cette année et de 1,9% l'an prochain.

Lors de cette recherche, les économistes ont réalisé que trois régions métropolitaines du Québec vivent actuellement des changements importants. Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay sont appelés à connaître beaucoup de changements.

"L'appréciation du dollar canadien, l'entrée de nouveaux produits étrangers, la hausse des coûts de production, le ralentissement de l'économie américaine et l'instabilité de l'industrie forestière ont forcé ces régions à déployer de nombreux efforts et à faire preuve de combativité pour éviter l'effondrement", écrit l'économiste Louis Gagnon.Il ajoute que la modernisation des installations existantes et l'investissement en recherche et développement font partie des options retenues par Saguenay.

Par contre, les économistes précisent que la croissance du PIB réel de Saguenay atteint difficilement la barre du 1% annuellement, depuis au moins 2001. "Saguenay a entrepris plus tardivement ses efforts pour réduire sa dépendance à l'égard des grandes entreprises si on la compare à ses consoeurs québécoises et ontariennes.

Encore en 2008, le lancement des travaux évalués à 2,1 G$ par Rio Tinto Alcan pour moderniser et agrandir ses alumineries de la région, de même que les grands chantiers routiers et hydroélectriques domineront les investissements dans la région", souligne M. Gagnon. Néanmoins, il estime que ces investissements contribueront à la progression du PIB réel qui devrait atteindre 1,2% en 2008 et 1,9% en 2009.

Les conclusions avancées par les chercheurs stipulent que l'économie de Saguenay ne peut se détacher facilement de l'exploitation et de la transformation des ressources naturelles. "Cette situation ne changera pas à court et à moyen terme. En revanche, les efforts d'innovation pourraient lui donner l'occasion de mettre d'autres cordes à son arc", soutiennent les économistes.

Ils expliquent que l'utilisation des résidus forestiers commence à faire son entrée dans la composition d'hydrocarbures et de produits en plastique. Cette nouvelle façon de faire donnerait ainsi l'occasion à la région de diversifier son industrie de la transformation du bois. De plus, l'intérêt grandissant pour les produits bioalimentaires et du terroir offre la possibilité de renforcer le rôle des fermes existantes et d'offrir une plus grande variété de produits alimentaires.

L'économiste Louis Gagnon poursuit en indiquant que ces efforts permettront probablement de freiner l'exode migratoire qui entraîne un déclin démographique de la région. "Saguenay affiche un repli de sa population de 3,8% entre 2001 et 2007. Elle était la seule agglomération du groupe à observer une telle situation alors que le nombre d'habitants a augmenté de 2,7% à Trois-Rivières et de 6,1% à Sherbrooke durant la même période", relate M. Gagnon.