De gros nuages noirs flottaient au-dessus de l'usine 3 de Beaulieu Canada, hier, à Acton Vale. Et si on en croit le discours tenu par certains employés rencontrés sur les piquets de grève, il pourrait s'agir d'un mauvais présage pour les 300 travailleurs de l'entreprise. C'est que les grévistes rencontrés sur place se montraient pessimistes alors qu'ils se prononceront aujourd'hui sur une offre qualifiée de finale par la compagnie.

«Dans mon opinion à moi, c'est fini. Il n'y a plus aucun avenir pour nous autres ici. Je me cherche déjà une job ailleurs. Tout ce qu'ils ont cherché à faire, c'est de nous écraser», déplore un employé qui, comme tous ceux interrogés, a voulu conserver l'anonymat.

Cette résignation semblait partagée par plusieurs collègues alors que Beaulieu Canada menace de fermer définitivement l'usine advenant un vote de refus. «Je souhaite qu'elle ferme tant qu'à faire rire de nous autres de même. C'est une offre qui représente en tout une réduction salariale de 42%. Ce ne sont pas des négociations, c'est de la dictature», s'est indigné un autre.

Beaulieu Canada a présenté la semaine dernière aux syndiqués une ultime proposition dans laquelle ses demandes de concessions salariales sont passées de 30% à 20%. Cependant, du même coup, l'entreprise voulait couper davantage dans les acquis sociaux de ses employés, notamment au chappitre des jours fériés, des vacances et du taux de participation à l'assurance collective.