C'est aujourd'hui que se détermine l'avenir de la centrale nucléaire Gentilly-2. Selon les informations obtenues par La Presse, le conseil d'administration d'Hydro-Québec se réunit cet après-midi pour décider s'il investit 1,5 milliard dans la rénovation des installations ou s'il ferme la centrale de Bécancour.

En début de semaine, une quarantaine de groupes environnementaux ont adressé une lettre au premier ministre Jean Charest. Ils réclament la fin des activités à Gentilly. Hier, c'était au tour de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) de tenter d'influencer la décision d'Hydro-Québec.

Avec la crise dans l'industrie forestière et de l'industrie papetière, la FTQ tient aux emplois dans les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec. La centrale syndicale affirme qu'il faut faire abstraction des groupes environnementaux et aller de l'avant avec le projet de réfection.

«Il y a 800 personnes qui travaillent à la centrale Gentilly. En faisant des travaux de réfection, on assure la survie de la centrale pour encore 25 ans. Les employés ont des salaires respectables, des bonnes conditions de travail et ça génère des milliards de dollars dans l'économie régionale», soutient Michel Arsenault, président de la FTQ.

Yves Rabeau, professeur au département de stratégie des affaires à l'Université du Québec à Montréal, est d'avis que Gentilly-2 doit poursuivre ses activités. «C'est une source d'énergie au coeur du Québec, dit-il. Elle peut alimenter les réseaux locaux. Et si la centrale est en bon état et sécuritaire, ce sont des réserves d'énergie très fiables.»

La centrale nucléaire de Bécancour fournit 3% de l'électricité du Québec. Pour les organismes comme Greenpeace et la Fondation Suzuki, cette production n'est pas suffisante pour continuer d'y produire de l'électricité. Ils s'opposent surtout aux déchets radioactifs produits par la centrale.

Jean-Thomas Bernard, professeur en sciences économiques à l'Université Laval, ne croit pas que l'énergie nucléaire soit aussi nuisible que le prétendent les groupes environnementaux. «L'énergie nucléaire ne nuit pas à la qualité de l'air puisqu'elle ne produit aucun effet de serre. En plus, c'est une énergie qui ne coûte pas cher à produire», dit-il.

Hydro-Québec estime à 1,5 milliard les coûts pour la réfection de la centrale Gentilly-2. Si l'argent est investi, la centrale demeurera ouverte jusqu'en 2035. Sinon, elle cessera de produire de l'électricité en 2011.