Les établissements hôteliers de Québec dont les employés sont syndiqués avec la CSN risquent de subir les mêmes désagréments que ceux de Montréal.

Le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, a indiqué lundi que la centrale amorcera cette semaine les démarches auprès de ses membres dans la Vieille Capitale en vue d'aller chercher là aussi des mandats de grève de 72 heures à être déclenchée sporadiquement et sans avertissement.

«On souhaite envoyer un signal fort aux directions hôtelières du sérieux du processus de négociations parce qu'à Québec, malgré les fêtes du 400e, les demandes des syndicats de Québec sont les mêmes que celles de Sherbrooke et de Montréal. On n'a pas profité du 400e pour faire plus de demandes.»

Les conventions collectives de sept hôtels de Québec, dont le Hilton et le Loews Le Concorde, viennent à échéance le 31 juillet et leurs employés auront le droit de grève le 1er août. Un autre hôtel, le Clarion, verra sa convention collective expirer le 8 septembre.

M. Lortie note que les discussions sont lentes et laborieuses avec les parties patronales de Québec, tout comme avec celles de Montréal.

Selon lui, les hôteliers semblent particulièrement braqués sur la question de la charge de travail des préposées aux chambres. «On sent qu'ils (les employeurs) en font une question de principe (...) Ils ne veulent pas bouger là-dessus. Ca choque évidemment nos femmes parce que c'est le tiers de la main-d'oeuvre dans les hôtels, les préposées aux chambres. Ce qui provoque le sursaut de mobilisation dans tous les hôtels, c'est l'attitude des employeurs sur cette question, c'est vraiment méprisant à certains égards, envers les femmes qui font ce métier.»

Pendant ce temps, à Montréal, 14 hôtels ont goûté à la médecine des débrayages sporadiques et l'un d'entre eux, le Hyatt Regency, fait face depuis samedi à une grève générale illimitée de ses employés.

Un autre, le Holiday Inn de Longueuil, a décrété un lock-out après que ses employés eurent rejeté une offre comprenant des augmentations salariales d'un pour cent par année durant six ans. Les syndiqués ont répliqué par un débrayage général illimité.

Malgré tout, une première entente a été conclue, soit entre le Sheraton Centre et ses syndiqués CSN mais cette entente ne pourra servir de modèle dans l'industrie parce qu'elle ne correspond pas à la plate-forme élaborée par la CSN. Le syndicat local du Sheraton s'est d'ailleurs retiré de la coordination centrale pour conclure cette entente.

Par ailleurs, l'Association des hôtels du Grand Montréal se dit préoccupée par l'apparition de commentaires négatifs dans Internet reliés aux conflits dans l'hôtellerie à Montréal.

Certains de ces commentaires donnent l'impression que tous les hôtels sont aux prises avec des conflits alors qu'il ne s'agit que d'une minorité qui se trouve en négociations, comme l'explique le vice-président de l'association, William Brown. «Notre association regroupe 76 hôtels et présentement, il y en a 22 qui sont en négociations. Donc, 54 de nos hôtels, soit les trois quarts, n'ont aucun conflit et aucune convention collective à négocier présentement. On veut juste assurer (les visiteurs) que Montréal est bien ouvert!»