Luc Dumont est à nouveau un homme libre. La Cour d'appel du Québec autorise la défense à en appeler du verdict de culpabilité de l'ancien avocat pour l'homicide involontaire et la négligence criminelle causant la mort de la prostituée, Nadia Caron.

L'avocat en défense, Me Michel Boudreault, a obtenu gain de cause, hier, devant le juge Benoit Morin, de la Cour d'appel. Lors d'une audience téléphonique, le juge a accepté de remettre Luc Dumont en liberté en attendant que le verdict de culpabilité soit réentendu devant la Cour de deuxième instance.

Luc Dumont a été libéré de la prison de Chicoutimi en fin d'après-midi, hier, après que des membres de sa famille aient accepté de verser une caution de 15 000 $.

Vendredi dernier, Dumont a été reconnu coupable par le juge Valmont Beaulieu de la mort de Nadia Caron, le soir du 18 août 2005. Les deux individus se trouvaient alors dans une maison de prostitution de la rue Audet, à Chicoutimi. La jeune femme est décédée d'une surdose de cocaïne. L'ex-avocat civiliste avait été incarcéré immédiatement après le verdict.

Mais dès lundi, Me Boudreault a fait parvenir des documents à la Cour d'appel pour obtenir la permission d'en appeler de la déclaration de culpabilité et pour obtenir la remise en liberté de l'accusé.

"Le juge Morin a automatiquement accepté les deux premières raisons de la demande d'appel. Le juge de première instance avait refusé la requête en arrêt des procédures (destruction des échantillons biologiques) et le fait que le magistrat ait accepté la preuve de fait similaire.

"De plus, le juge de la Cour d'appel accepte aussi les raisons où nous disons que le juge Beaulieu a erré en droit et en fait en supposant que les actes ont contribué au résultat (mort) de façon plus que mineure.Il accepte aussi les deux autres motifs, où nous croyons que le juge a erré en parlant de lien de causalité entre le décès et la consommation de drogue avec mon client. Et la Cour d'appel accepte le dernier point où nous estimons que le juge de première instance a erré sur la crédibilité des témoins, notamment Madeleine Chaput", a expliqué Me Michel Boudreault.

De plus, le juge Morin a aussi accepté de libérer immédiatement Luc Dumont, malgré l'objection vigoureuse, selon Me Boudreault, du Procureur des poursuites criminelles, Me Éric Simard.

"Il fallait être bien préparé, car le juge Morin connaissait très bien le dossier. Il était au fait de tout ce qui s'est passé durant le procès.

"J'ai maintenant deux mois pour préparer le mémoire d'appel", a ajouté Michel Boudreault.

L'appel du verdict de culpabilité de Luc Dumont pourrait donc être entendu au cours de la prochaine période hivernale, le temps que le mémoire soit déposé et que la Cour d'appel trouve une période pour entendre les deux parties au dossier. Trois juges entendront cet appel.