Deux ans moins un jour à purger dans la collectivité. C'est la peine qui a été imposée hier à Michel B., de Waterloo, pour avoir agressé sexuellement pendant sept ans sa fille, sourde et muette comme lui. L'homme avait plaidé coupable à une accusation d'inceste en mai 2007.

Cette sentence a semblé réjouir l'accusé, qui est sorti souriant de la salle d'audience du palais de justice de Granby, accompagné d'un voisin. L'avocat de la défense, Me Daniel Giard, s'est dit satisfait. La Couronne réclamait pour sa part de trois à cinq ans de pénitencier, invoquant la fréquence et la durée des crimes et le fait que l'inceste est interdit dans notre société.

Dans sa décision, traduite en langage des signes pour les besoins de l'accusé, le juge de la Cour du Québec, François Marchand, a justifié sa peine ainsi: «La victime avait plus de 18 ans au moment du premier rapport sexuel non désiré; l'accusé n'a aucuns antécédents judiciaires. C'est une personne démunie, isolée, souffrant de carences affectives, intellectuelles, psychologiques, sociales et éducationnelles. L'accusé est plus démuni que la victime intellectuellement; la victime n'a aucune séquelle psychologique importante; il n'y a aucun signe de paraphilie et les risques de récidive sont inexistants.»

Dans son témoignage, la plaignante - qui n'était pas en cour hier - avait affirmé avoir subi plusieurs agressions violentes, dont une où son père lui aurait attaché les bras, et une autre qu'il aurait filmée avec une caméra qu'elle aurait reçue en cadeau. Elle a dû subir un avortement car elle est tombée enceinte de son père. Les événements ont commencé lorsque la jeune fille, âgée de 18 ans, a accepté que son père aille vivre chez elle, à Granby, après que ce dernier eut fait plusieurs demandes.