À la suite e la lettre de monsieur Yvan Boulay du MAC (Mouvement action chômage), parue le 2 juillet dernier dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe, intitulée Les travailleurs bouffeurs d'asphalte, voici ce que l'ACEF (Association coopérative d'économie familiale) de la Montérégie a constaté parmi sa clientèle.

À 575 $ ou 692 $ par mois d'aide sociale, on se trouve déjà en mode de survie... Pour les travailleurs ayant à peine le salaire minimum ou un peu plus, et qui souvent ne travaillent qu'à temps partiel, la différence de revenu supplémentaire (quand il y en a une!) passe dans des dépenses reliées au travail, dont principalement l'essence et l'entretien de leur voiture. Cette voiture, comme précise Yvan Boulay, est un outil quasi inévitable pour une région aussi grande et rurale qu'est la Montérégie, où beaucoup de ces travailleurs doivent se déplacer dans les grandes villes avoisinantes pour trouver un emploi et se rendre à celui-ci tous les jours.

Malheureusement, dans bien des cas, ce 20 $, 30 $ ou même 50 $ de plus par semaine dépensé pour l'essence, pour les gens à faibles revenus ou revenus moyens, c'est peut-être ce qui fait toute la différence pour déséquilibrer leur budget et les amener lentement vers le recours au crédit et mener à l'endettement. Il ne faut surtout pas oublier qu'avec ces hausses, il n'y a pas que l'essence elle-même qui va augmenter, mais aussi tous les produits achetés qui arrivent par camion, dont principalement l'alimentation. Ce supplément, c'est peut-être un ou plusieurs mois de retard sur leur compte d'Hydro, ou encore la commande d'épicerie qu'ils ne pourront faire. Effectivement, tel que le mentionne M. Boulay, je comprends parfaitement que certains se posent la question, à savoir si cela vaut vraiment la peine de se sortir de l'engrenage d'être sans emploi et retourner sur le marché du travail, déjà avec ce que cela implique comme démarches personnelles et sociales. Toutefois, comme organisme communautaire, nous n'avons pas le pouvoir d'arrêter cet abus.

Alors, comment le gouvernement peut-il être à ce point insensible face à ce fléau de société sans intervenir? Quand mettra-t-il son pied par terre pour dire: c'est assez? Quand les Québécois arrêteront-ils de subir, en haussant simplement les épaules, en disant: y faut faire avec, on n'a pas le choix...? Nous devons tous, tant comme région que comme province ou pays, réagir et agir de façon collective, et se battre contre les pétrolières et leur soif de profits.

Isabelle Chicoine

conseillère budgétaire

ACEF Montérégie-Est