L'histoire s'est répétée hier avec le démantèlement d'un réseau de marketing frauduleux par la Gendarmerie royale du Canada. Cette organisation «sophistiquée» aurait soutiré de l'argent à plus de 500 personnes, en leur faisant miroiter d'importantes sommes d'argent remportées à la loterie.

Au moins sept personnes ont déjà été épinglées par le Centre opérationnel de lutte contre le télémarketing frauduleux (COLT), qui a fait des coups de filet quasi similaires dans le passé. Si les fraudeurs varient, le manège employé pour flouer les victimes demeure le même.

Des lettres ou des courriels sont acheminés aux victimes pour leur annoncer un prix à la loterie. Pour toucher leur magot, les victimes devaient d'abord payer les frais administratifs ou des droits de douane, puisque plusieurs personnes piégées vivaient aux États-Unis. Ils ne revoyaient évidemment jamais la couleur de leur argent, ni de leur gros lot. «Les fraudeurs demandaient par exemple aux victimes de retourner des sommes oscillant entre 2000 et 5000$», a souligné le sergent Antonio D'Angelo, de la GRC.

Les fraudeurs ont aussi trompé des victimes en profitant de leur générosité et de leur naïveté. Les criminels envoyaient des chèques falsifiés aux bons samaritains, en leur expliquant que l'argent servait à aider une personne en détresse. Les victimes étaient alors invitées à le déposer et en renvoyer une partie.

Pour faciliter leurs magouilles, les fraudeurs opéraient à partir de commerces abritant des comptoirs Western Union et MoneyGram, spécialisés dans le transfert électronique d'argent. Les deux compagnies devront fermer 25 comptoirs situés dans les endroits perquisitionnés, puisque les fraudeurs demandaient à leurs victimes d'y déposer l'argent.

Les perquisitions ont été menées dans 19 commerces de LaSalle, Verdun et Lachine.

«L'enquête est toujours en cours, personne n'est à l'abri», a rappelé hier la GRC, lors d'un point de presse devant la boutique Makola Communication à LaSalle, un des endroits visés par la rafle policière.

La GRC s'est fait avare de commentaire sur les sept individus arrêtés, sous prétexte que personne n'a encore été accusé.

Présents sur les lieux, un porte-parole de Western Union a indiqué que six agents qui exploitaient des comptoirs ont été suspendus.