Le Conseil de sécurité de l'ONU ne votera finalement pas mercredi soir sur un projet de résolution américain prévoyant des sanctions à l'encontre du Zimbabwe mais pourrait le faire jeudi, ont indiqué des diplomates

Les États-Unis avaient demandé qu'on passe au vote sur ce texte dès mercredi mais plusieurs délégations, dont la Chine et la Russie, ont demandé un peu de temps supplémentaire pour obtenir des instructions de leurs capitales, ont précisé plusieurs diplomates occidentaux.

L'ambassadeur des États-Unis à l'ONU, Zalmay Khalilzad, avait affirmé mardi qu'il souhaitait passer au vote «le plus tôt possible, en tout cas cette semaine».

M. Khalilzad s'était dit confiant d'avoir les voix requises pour l'adoption du texte, précisant n'avoir reçu aucun signe d'un possible veto de la Russie ou de la Chine.

Pour être adoptée, une résolution doit recueillir au moins neuf voix sur quinze, sans vote négatif d'un des cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), équivalant à un veto.

Selon les diplomates, on s'achemine vers une adoption du projet avec juste le minimum requis de voix, neuf sur quinze, une ou deux voix contre et des abstentions.

Six Etats membres - Afrique du sud, Chine, Indonésie, Libye, Russie et Vietnam - sont en effet hostiles à l'implication du Conseil de sécurité dans la question zimbabwéenne.

Ils estiment qu'il s'agit d'un problème intérieur ne présentant pas une menace pour la paix et la sécurité internationale, seul champ de compétence du Conseil, et que celui-ci n'a pas vocation à arbitrer des élections.

Le projet de résolution prévoit d'imposer un embargo sur les armes au Zimbabwe et un gel des avoirs financiers, ainsi qu'une interdiction de voyager à l'étranger, visant quatorze de ses ressortissants, dont le président Robert Mugabe.

Ces quatorze personnes sont considérées comme ayant entravé le processus électoral démocratique dans le pays ou participé aux violences, avant la réélection de M. Mugabe le 29 juin, jugée illégitime par une large part de la communauté internationale.

Lors de leur sommet au Japon, les sept plus grandes économies du monde et la Russie (G8) ont appelé à désigner un envoyé spécial de l'ONU au Zimbabwe et à durcir les sanctions contre le régime.