Une simple histoire de vol de camions a permis aux policiers de Laval de mettre le grappin sur une machine servant à fabriquer des comprimés d'ecstasy et de speed, apparemment une des plus grosses découvertes au pays.

Tout a débuté il y a trois semaines, avec le cambriolage de trois camions à Mascouche.

Après une courte enquête mixte avec leurs confrères mascouchois, les policiers lavallois ont fait irruption hier soir dans un entrepôt désaffecté de la montée Masson, dans le quartier Saint-François, à l'est de l'île Jésus.

En plus des trois camions, ils ont mis la main sur plusieurs sacs remplis d'une fine poudre blanche et le fameux appareil utilisé pour fabriquer de la drogue. «On a envoyé la poudre au laboratoire pour une expertise, mais elle servait probablement à faire du speed et de l'ecstasy, a indiqué le lieutenant Daniel Guérin, de la police de Laval.

La machine, sorte de compresseur, possède la capacité de fabriquer 3000 comprimés à la minute. Sur le marché noir, une pilule d'ecstasy ou de speed trouve preneur pour environ 15$. La poudre était versée dans un entonnoir, avant d'être comprimée par différentes matrices, certaines produisant des formes de tulipe ou le logo de Superman. Les pilules tombaient ensuite sur une sorte de tamis, ou les restes de poudre étaient récupérés.

La machine, bien huilée et sale, fonctionnait à l'aide d'une épaisse courroie, branchée sur le 220 volts.

«C'est probablement le même genre de machine qui sert à fabriquer des aspirines, on cherche donc des infos qui nous permettront de retracer d'où elle vient », a expliqué le lieutenant Guérin.

Seul un homme de 36 ans a été surpris par les policiers sur les lieux de la

perquisition. «D'autres sont dans notre collimateur», a mentionné l'agent Guérin. L'individu arrêté est bien connu des policiers, mais pas pour des crimes associés à la drogue.

Pour l'heure, les enquêteurs tenteront de déterminer si la machine produisait beaucoup de drogue, en plus d'essayer d'en savoir plus sur les gens qui l'utilisaient et leur clientèle.

La machine vaut des milliers de dollars, a ajouté l'agent Guérin, incapable d'être plus précis.

Sur la montée Masson, une pancarte à vendre est placardée devant le vieil entrepôt rose impliqué. En début d'après-midi, des cordons installés par les policiers flottaient au vent sur le bâtiment délabré, un ancien bar d'effeuilleuses.

De l'extérieur, l'endroit a l'air à l'abandon. Le propriétaire de l'entrepôt a assuré ne

pas être au courant de ce qui se passait à l'intérieur.

Mais les voisins n'étaient pas dupes. «On soupçonnait quelque chose de louche, les fenêtres étaient barricadées et un pitbull montait la garde presque en permanence», a raconté Marie-Hélène Bénard, qui vit tout près de l'entrepôt avec sa famille.