La capitaine de l'équipe féminine de volley-ball des Carabins de l'Université de Montréal vient de décrocher ce dont ses coéquipières peuvent être fières: le prix BLG accordé à l'athlète par excellence de la dernière saison, tous sports confondus, sur la scène sportive universitaire canadienne.

Cette année, les Carabins ont obtenu une médaille d'argent au championnat national. Laeticia Tchoualack devient ainsi la première athlète de l'Université de Montréal à recevoir le plus important prix en sport universitaire au Canada, assorti d'une bourse d'études de 10 000$. L'athlète a su combiner le sport d'élite et les études universitaires, ce qui est un exploit en soi. Laeticia Tchoualack a fait preuve jusqu'ici d'une grande persévérance et obtenu une réussite hors du commun, tant sur le plan sportif que personnel. La Presse et Radio-Canada lui décernent le titre de Personnalité de la semaine.

Une belle tête

Son parcours, à 27 ans, est d'une grande richesse, fait à la fois d'ouverture sur le monde, d'audace et de ténacité. Sans craindre l'inconnu, sans savoir ce que l'hiver recelait de longueur et de difficultés, elle est venue vivre au Québec il y a quatre ans. Elle a quitté son Paris natal pour réaliser ce dont elle avait envie: pratiquer son sport et reprendre des études abandonnées au profit de la pratique du volley-ball professionnel, là-bas, pendant cinq ans. «Les études sont importantes pour pousser plus loin les rêves de sa vie, pour étoffer son bagage. Je ne tenais pas à rester en Europe, précise-t-elle. Ma soeur et mes amis m'avaient parlé en bien de Montréal, ce fut pour moi un choix intuitif, spontané.» Elle débarque donc dans l'hiver québécois, bien décidée à en faire le lieu de nouveaux défis. «Je suis une fille de projets, j'adore les défis à relever.»

Un bac en communication déjà, une maîtrise en administration aux Hautes Études commerciales en voie de réalisation, elle ne prévoit pas rester dans le domaine sportif pour son choix de carrière. Elle opterait plutôt pour du développement stratégique, de l'organisation sur le plan international, etc.

Le volley-ball a été un coup de foudre, une rencontre de hasard à Paris dans un gymnase. La jeune femme de 5 pieds 11 pouces s'est tout de suite habituée à gagner, à donner le meilleur d'elle-même - manchette, touche, attaque - et à partager en équipe la joie des victoires.

Esprit de famille

Elle tient sa jolie couleur des origines camerounaises de ses parents; un pays qu'elle n'a visité qu'une ou deux fois grâce au volley-ball. Elle va à Paris lorsque son emploi du temps le lui permet. Elle adore voyager et aime particulièrement, faut-il s'en étonner, les contrées de soleil: Barbade, Açores, Brésil.

Ses parents sont fiers d'avoir pu donner à leur fille l'autonomie et la liberté si précieuse à ses yeux. «Mais toujours dans le respect des autres, tient-elle à préciser. Ils sont contents de me voir voler de mes propres ailes, tout en maintenant leur soutien.»

Elle ajoute: «Si je suis mère un jour, j'aimerais transmettre à mes enfants le respect et l'amour de la famille, de soi et des autres.» En attendant le bon moment (et le bon prétendant), elle avoue que son emploi du temps chargé ne laisse pas beaucoup de temps et d'espace à la vie sociale et amoureuse.

«C'est sans doute un choix inconscient», dit-elle, songeuse. Les amis, par contre, sont importants. «Ce que j'attends d'eux: qu'ils m'écoutent, me donnent leur avis et ne craignent jamais de me livrer le fond de leur pensée.»

Une passion. «Je prends le temps de lire, s'exclame-t-elle. Et souvent même autre chose que les livres de lecture imposés par les cours. J'aime tout, sauf les romans policiers.» Sans l'avoir véritablement souhaité, elle a conscience qu'elle n'a pas encore exploré d'autres talents. En chuchotant, elle avoue qu'elle aime cuisiner et s'en tire fort bien. Par contre, elle reconnaît que, si elle aime écouter de la musique, elle laisse à d'autres le talent d'en faire.

Cette grande fille libre éprouve à l'occasion le besoin de laisser son corps et son esprit vagabonder. Parfois, c'est à ne rien faire. D'autres fois, c'est par une grande promenade dans les bois. Mais chaque fois, c'est pour mieux rebondir. Renouveler l'énergie qui fait d'elle une championne dans toutes les sphères de sa vie.

Car elle nourrit attentivement le moteur de son existence, ce qui fait qu'elle atteint ses objectifs: «Oser. Et ne jamais avoir peur de faire ce qu'on a envie de faire.»