Un projet de remettre en fonction un train entre Montréal et Sherbrooke se précise. Les travailleurs, même ceux ayant une automobile, vont au travail à bicyclette. Pourquoi ces changements de comportement et d'option de transport? Pour contrer le prix de l'essence toujours en hausse.

Pire que de nous mettre devant un choix de transport, la hausse du prix de l'essence vient augmenter le prix de nos aliments, parce que les producteurs en usent pour cultiver, parce que les produits sont importés de loin sur la planète, le Chili, la Californie, l'Europe, et parce que maintes terres agricoles, autrefois vouées à la production alimentaire, se convertissent à la production de carburant. Il y a même des famines en certains pays en voie de développement.

Une option nouvelle se dessine dans votre cour ou dans un espace vert non loin de chez vous, si vous êtes à logement, celle de cultiver vous-même votre jardin. Aucune essence n'est requise pour transporter vos produits sur la table. Aucun transport ne doit être fait pour aller faire de l'exercice ailleurs. Tout est à votre portée.

Il faut donc que la Ville de Granby, qui en 2008 repense son Plan directeur des espaces verts, prévoit cet usage de jardiner plus intensivement, qu'elle régisse les sols pour qu'ils soient hautement cultivables et non contaminés, et qu'elle voit d'un oeil positif la multiplication des jardins communautaires.

Ce choix de jardiner ne redonne pas qu'une option aux personnes moins fortunées désirant manger frais à bon coût. Mais réapprend à tous ceux qui pratiquent le jardinage des compétences de base, de maîtrise des cultures et de mise en conserve. Les premiers colons qui sont arrivés à Québec se sont mis à jardiner dès leur arrivée, survivant ainsi en pays sans sol arable déchiffré.

Et pas besoin d'être de revenu modeste pour se croire contraint à faire un jardin. Le couple Brodeur-Gareau est passé de député et attachée politique au métier de vigneron. Le retour à la terre n'est pas qu'une alternative imposée par la hausse du prix de l'essence. Il est en harmonie avec notre intérieur d'humain faisant partie de l'écosystème. Pensez à la fierté du jardinier qui mange son premier concombre, qui goutte sa première cuvée de vin? La vraie victoire de jardiner, c'est de nous réapprendre à vivre au rythme de la nature!

Luce S. Bérard

Granby