Même si aucune accusation d'agression sexuelle n'a encore été déposée contre Pierre Defoy, le présumé ravisseur d'un jeune garçon à Lévis, un psychiatre de l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal soutient que l'accusé a le profil d'un pédophile, jusqu'à preuve du contraire.

«Il n'y a pas des tonnes de raisons d'enlever un enfant comme il l'a fait. A part l'agression sexuelle, il y a les demandes de rançons, mais ça ne semble pas être le cas», a affirmé le psychiatre Gilles Chamberland.

Selon lui, il est possible qu'à l'âge de 50 ans, un pédophile en soit à sa première agression sur un enfant, tout comme il se peut que Pierre Defoy soit déjà passé à l'acte dans le passé, sans se faire prendre. «Ce qui serait très surprenant, c'est qu'on ne retrouve pas dans son ordinateur ou chez lui des photos d'enfants ou du matériel qui confirme sa pédophilie», a soutenu le Dr Chamberland.

Selon le psychiatre, les personnes atteintes de cette déviance sexuelle se divisent en différents groupes, notamment ceux qui sont attirés sexuellement par les enfants et les adultes et les pédophiles exclusifs, attirés seulement par les enfants. Le Dr Chamberland explique que ces personnes peuvent assouvir leurs désirs avec de la pornographie, ou tenter d'approcher des enfants. La plupart du temps, les pédophiles vont le faire en les amadouant.

Pierre Defoy entrerait toutefois dans la catégorie plus rare des prédateurs sexuels, qui sont violents par sadisme ou simplement pour arriver à leurs fins, croit le Dr Chamberland.

Mais pourquoi avoir enlevé un enfant de façon aussi flagrante, en plein jour? «Soit que la pulsion devenait trop forte ou que l'agresseur a, inconsciemment, cherché à se faire arrêter, pour être certain de ne plus recommencer», a analysé le psychiatre.