Au moins deux personnes sont prêtes à aller en prison parce qu'elles n'ont pas répondu au questionnaire du recensement de Statistique Canada de 2006.

Leur décision est un geste de protestation contre le contrat que Statistique Canada a signé avec un marchand d'armes, qui doit mettre à niveau les logiciels informatiques du bureau fédéral.

Todd Stelmach et Sandra Findley, qui ne se sont jamais rencontrés, ont refusé de remplir le questionnaire du recensement parce que le contrat de mise à niveau des logiciels informatiques de Statistique Canada avait été confié à Lockheed Martin.

M. Martin est un marchand d'armes américain milliardaire qui fournit ses armes à des armées partout dans le monde, dont certaines qui sont impliquées dans la guerre en Irak.

Mme Findley, âgée de 59 ans et originaire de Saskatoon, a affirmé qu'elle a informé Statistique Canada de son désaccord avec le contrat dès qu'elle en a pris connaissance, en 2003.

«(Lockheed Martin) a des revenus de milliards de dollars avec une entreprise qui tue des gens et qui détruit l'environnement en même temps », a dénoncé Mme Findley.

M. Stelmach, âgé de 32 ans, avait quant à lui déjà rempli son questionnaire lorsqu'il a entendu parler d'un groupe d'opposition au recensement, nommé Count Me Out.

M. Stelmach et sa femme, qui habitent Kingston, en Ontario, ont d'abord cru à un canular lorsqu'ils ont appris le contrat qui liait M. Martin au bureau fédéral.

Refuser de remplir le recensement national est une infraction fédérale.

Mme Findley et M. Stelmach risquent tous les deux une peine maximale de trois mois de prison et une amende de 500 $.

M. Stelmach a rencontré les avocats de la Couronne, vendredi, et il a affirmé que son amende pourrait être réduite et qu'il pourrait éviter la prison s'il accepte de remplir le questionnaire.

M. Stelmach a toutefois refusé des offres semblables dans le passé. Il a indiqué

qu'il plaidera non coupable, le 8 août prochain.

Mme Findley se présentera quant à elle devant les tribunaux au début de l'année

2009.