Trop de travailleurs québécois ont été privés du bonheur d'être en congé le jour de la Saint-Jean-Baptiste. Le 24 juin dernier, les inspecteurs du ministère du Développement économique du Québec ont remis des constats d'infraction à 30 commerces qui contrevenaient à la Loi sur les heures d'ouverture, un nombre qui peut paraître très faible à première vue, mais tout de même six fois plus élevé qu'à pareille date l'an dernier.

Les inspecteurs du Ministère n'ont pas chômé ce 24 juin, jour de la Fête nationale du Québec, puisqu'ils ont fait 175 visites- surprises dans autant d'établissements, soit le double qu'en 2007. Leur travail a aussi été plus fructueux, puisque, toutes proportions gardées, les visites ont plus souvent mené à la rédaction de constats d'infraction.

«L'équation est simple, souligne France Verrette, porte-parole du ministère du Développement économique. Il y a eu une augmentation importante du nombre de constats parce que nous avions reçu la directive d'intensifier notre travail, il y a donc eu plus d'inspecteurs sur les routes, et plus de visites ont été effectuées.»

Mais selon Louis Bolduc, président du syndicat des travailleurs unis de l'alimentation et du commerce, le nombre de commerçants délinquants serait encore beaucoup plus élevé que ne laissent présager ces statistiques gouvernementales. «La seule solution au problème serait de décréter un certain nombre de jours lors desquels les commerces seront complètement fermés au public. Ce n'est pas vrai qu'une grande surface peut fonctionner normalement avec quatre employés (après 21h les soirs de fin de semaine et les jours de congé férié)», dit-il. Selon M. Bolduc, la réglementation actuelle incite les commerçants à la délinquance en leur imposant des contraintes qui compromettent le service offert à la clientèle.

Le nombre de plaintes déposées par des citoyens contre des commerçants est d'ailleurs très faible et a même encore baissé entre 2007 et 2008, passant de 32 à 19 et ce, pour l'ensemble de la province.

Par ailleurs, les commerçants n'ont pas montré beaucoup plus de respect face à la Loi sur les heures d'ouverture le 1er juillet dernier, jour de la fête du Canada, que le 24 juin. Les 201 visites des enquêteurs se sont conclues par la rédaction de 24 constats d'infraction.

La liste des commerces pris en défaut en 2008 n'est pas publique, ces commerces n'ayant pas encore été jugés par le tribunal du Ministère. Les coupables seront passibles d'une amende allant de 1500$ à 9000$ pour une troisième infraction.