Qu'elles soient analysées à Saint-Jean, Vancouver ou Montréal, les biopsies des patientes atteintes du cancer du sein ne sont pas traitées avec le même sérieux, dénonce l'Association canadienne des pathologistes. Afin d'éviter d'autres scandales d'erreurs de diagnostic comme celui qui a éclaté à Terre-Neuve l'an dernier, les médecins pressent le gouvernement fédéral d'instaurer un programme national de contrôle de la qualité des tests.

Entre 1997 et 2005, près de 400 patientes atteintes du cancer du sein n'ont pas reçu le traitement adéquat en raison d'erreurs de tests de laboratoire à Terre-Neuve. Selon le président de l'Association québécoise des pathologistes du Québec, Louis Gaboury, le Québec n'est pas à l'abri de telles erreurs.

«Présentement, personne n'est capable de certifier que les prélèvements des tissus tumoraux effectués pour diagnostiquer le cancer du sein faits au Québec et dans plusieurs autres provinces canadiennes sont conformes, explique-t-il. Il n'y a pas de firmes externes qui testent la validité des résultats, personne ne vérifie si les équipements sont bien calibrés et rien n'atteste que les techniciens en laboratoire sont qualifiés.»

Afin de corriger cette situation - pire au Québec et dans les provinces atlantiques qu'ailleurs au pays - l'Association canadienne des pathologistes a proposé hier un plan d'action qui demande au gouvernement d'adopter un protocole et des certifications uniformes des tests de cancer du sein partout au Canada.

Elle a également dénoncé la pénurie de spécialistes qui sévit présentement au Canada. «Nous avons besoin de 250 pathologistes de plus sans quoi il y aura bientôt des listes d'attente pour les tests, prévient Jasgdish Butany, président de l'Association canadienne des pathologistes. Nous sommes surmenés, et la qualité des services va bientôt en souffrir.»