Afin de freiner le trafic de drogue et le vagabondage qui sévissent à la place Émilie-Gamelin, l'arrondissement de Ville-Marie investira près de 200 000$ afin d'améliorer l'éclairage du parc, a appris La Presse.

Il y a actuellement une quinzaine de lampadaires disposés en périphérie du quadrilatère. Chacun est muni d'une seule lampe. Le centre du parc n'est pas éclairé du tout. «Le soir, on ne voit pas grand-chose, convient le conseiller Pierre Minville, responsable de la sécurité publique à l'arrondissement. Et puisque c'est sombre, les gens évitent le parc.»

D'ici novembre, les lampadaires seront remplacés par des lampes à diodes électroluminescentes, connues sous l'acronyme LED. Cette technologie consomme moins d'énergie que les ampoules conventionnelles. Elle permettra surtout de mieux éclairer un parc où, comme l'a révélé La Presse hier, le trafic de stupéfiants est endémique. «On garde les mêmes bases de béton, mais on va changer les lampadaires et améliorer l'éclairage, explique Pierre Minville. Les infrastructures souterraines, comme les fils, existent déjà.»

Le projet prévoit aussi l'installation de luminaires pour éclairer les trois sculptures métalliques de l'artiste Melvin Charney, qui ressemblent un peu à de grandes antennes de télévision. La facture totale des travaux oscillera entre 150 000$ et 200 000$. L'arrondissement lancera un appel d'offres à cet effet d'ici trois semaines.

Présence policière

Si les trafiquants de drogue ont fait la loi à la sortie du métro Berri-UQAM au cours des dernières semaines, c'était loin d'être le cas hier. Vers 16 h, des dizaines de personnes profitaient du soleil radieux, sans que le moindre vendeur vienne leur offrir sa marchandise. Il faut dire que quatre policiers, vêtus de gilets pare-balles, montaient la garde à l'entrée de la station, coin Berri et Sainte-Catherine. Deux autres patrouillaient dans le parc, posant des questions aux sans-abri.

«Du moment qu'il y a une présence policière, on ne les voit plus, constate Claude Rainville, directeur de la Société de développement du Quartier Latin, qui regroupe plus de 140 commerces du secteur. S'il y a des policiers sur le terrain, ça ne va pas nécessairement éloigner les vendeurs, mais ça va certainement éloigner les acheteurs.»

Sans vouloir critiquer le travail des agents sur le terrain, M. Rainville estime que les effectifs sont insuffisants pour contrecarrer le trafic. En dépit de l'installation controversée de caméras de surveillance, il n'a constaté aucune amélioration au cours des dernières années.

Pierre Minville estime que le problème sera difficile à enrayer, peu importe le budget accordé à la police. Car il faut un travail d'enquête minutieux pour convaincre un juge de condamner un revendeur de drogue, même s'il tient commerce à l'extérieur d'une station de métro, au vu et su de tous les passants.

«Arrêter un vendeur, ça ne sert à rien, parce qu'il va en apparaître un autre tout de suite après, indique-t-il. Il faut monter plus haut dans le réseau.»