Le jeune garçon victime d'un enlèvement mardi à Lévis et retrouvé une heure plus tard dans la vieille citerne de mazout d'un immeuble de Québec se porte bien.

Il devait quitter l'hôpital jeudi, a indiqué en entrevue son frère, qui lui avait rendu visite la veille. «Mon frère est fait fort. Il est en pleine forme», a-t-il rapporté, avant d'admettre que son frère a sûrement été troublé par l'expérience. «Peut-être qu'il aura plus peur à l'avenir, mais il va bien.»

Selon lui, il est difficile d'évaluer si son jeune frère réalise pleinement ce qui s'est passé et ce qui aurait pu lui arriver de pire encore. «On ne sait pas encore s'il réalise complètement ce qui s'est passé, peut-être pas. On va le voir d'ici les prochaines années.»

Le garçon lui a raconté qu'il ne voulait pas crier pendant sa séquestration «parce qu'il sentait que s'il criait, le bonhomme allait le tuer. C'est ce qu'il nous a dit.»

L'aîné semblait par ailleurs fier du sang-froid de son cadet. C'est ce qui lui a permis de chercher et de trouver le déclencheur que l'on trouve dans tous les modèles d'automobiles récents pour ouvrir le coffre de l'intérieur.

La victime a ouvert le coffre de la voiture de son ravisseur, alors que ce dernier était immobilisé à un feu rouge sur Grande-Allée, ce qui a attiré l'attention d'un automobiliste, Ryan Murphy, qui les a suivis jusque devant le 1105 de la rue Belvédère et qui a ensuite communiqué avec les policiers.

Les membres de la famille ne connaissaient pas le ravisseur, même s'il habitait tout près, dans le même quartier. La mère de l'enfant et une cousine de celle-ci étaient présentes au Palais de justice, mercredi, pour la comparution de Pierre Defoy.

L'aîné des frères a préféré ne pas s'y rendre. Il craignait sa réaction en apercevant l'individu et le risque de poser un geste inapproprié. «Peut-être que j'aurais fait quelque chose de mal», a-t-il échappé. Sa mère a été «très choquée», a-t-il dit, de voir en personne l'homme qui s'était attaqué à son fils.

L'aîné a tenu à remercier avec chaleur toutes les personnes qui ont permis de sauver son frère. «Je suis sûr qu'il ne serait pas en vie sans eux.»

Pierre Defoy, qui est lui-même père de deux enfants maintenant adultes qui cohabitaient avec lui, reviendra devant la Cour vendredi pour son enquête sur remise en liberté. La Couronne s'objectera à une remise en liberté en raison de la gravité des actes reprochés.

D'autres accusations pourraient même s'ajouter à ce moment, selon les résultats de l'enquête policière toujours en progression jeudi. Les policiers ont entre autres saisi deux ordinateurs dans l'appartement de Defoy, et certains articles au 1105 Belvédère, où l'accusé occupait un emploi de concierge.

L'accusation d'enlèvement déjà déposée est l'une des plus graves du Code criminel et peut conduire à une sentence de prison à perpétuité. Des accusations additionnelles à caractère sexuel ont été évoquées au cours des derniers jours. Les policiers vérifiaient également la possibilité que Defoy soit relié à d'autres crimes non résolus.

L'avocat de Pierre Defoy a demandé mercredi à la juge Hélène Bouillon que son client jouisse d'une «protection particulière» au Centre de détention, tandis que la Couronne a suggéré qu'il soit dirigé vers l'infirmerie de l'établissement puisque des évaluations pourraient être demandées.