L'Agence métropolitaine de transport (AMT) et le ministère des Transports du Québec (MTQ) étudient la possibilité de créer des voies réservées à l'autopartage et aux autobus express sur toutes les autoroutes de la métropole.

L'AMT et le MTQ pourraient doter les autoroutes d'une ou deux voies réservées au covoiturage et aux autobus express dans le but d'augmenter l'usage des transports collectifs, de diminuer la congestion routière et notre dépendance au pétrole et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

«Dans un premier temps, nous voulons ajouter dans les deux sens sur l'autoroute15 des voies réservées uniquement au covoiturage et aux autobus express», a expliqué à La Presse Joël Gauthier, président-directeur général de l'AMT.

Une étude entreprise l'an dernier par Tecsult à la demande de l'AMT révélera les détails techniques de ce projet à l'automne.

«Actuellement, il n'y a que du covoiturage sur l'A15, seulement en direction nord et seulement entre Côte-Vertu et au nord de Saint-Martin, dit Stéphanie Langelier, porte-parole du MTQ dans la région Laval-Mille-Îles. L'étude permettrait de prolonger cette voie au nord de Laval.»

«Des autobus pourraient partir de la sortie 31 jusqu'à la station Montmorency avec des stationnements incitatifs le long de l'autoroute 15, ajoute Joël Gauthier. Entre l'autoroute 640 et le chemin de la Grande-Côte, soit avant d'arriver à Laval, il y a des terrains qui pourraient contenir au moins 2000 places de stationnement. Aménager des stationnements incitatifs, ce n'est pas long à faire. Quand le viaduc de la Concorde s'est écroulé, on a construit une gare en cinq jours.»

M. Gauthier ajoute que, en attendant l'aménagement des voies réservées supplémentaires (ce qui prendra plusieurs années), rien n'empêcherait le MTQ de permettre aux autobus express d'emprunter les accotements de l'A15, dont il suffirait de renforcer l'asphalte, comme cela se fait à Cincinnati et au Minnesota quand il y a de la congestion, dit-il.

«Sur l'autoroute 25 à Terrebonne, les autobus utilisent déjà les accotements, dit-il. Mais notre préférence est bien sûr d'avoir des installations permanentes pour faire circuler ces autobus rapides.»

Une autre étude du consortium CIMA-ADEC évalue la possibilité de créer des voies réservées au covoiturage, aux taxis et aux autobus express sur les autoroutes 13 et 40 ainsi que sur l'autoroute 20 jusqu'à Sainte-Julie. «Les terrains sont déjà désignés en grande partie», dit M. Gauthier.

Nicole Sainte-Marie, porte-parole du MTQ, dit que cette étude est faite en quatre phases. La première, qui consistait depuis août 2006 à analyser les données et les besoins, vient de s'achever, et les résultats seront prochainement soumis à la ministre Julie Boulet.

Les trois autres phases qui mèneront à la mise en oeuvre régionale du projet prendront combien de temps? Le MTQ ne le sait pas. L'AMT pousse pour que les choses aillent plus vite, compte tenu du prix de l'essence et de la demande des citoyens.

«Le covoiturage et les autobus express, ça fonctionne, dit M. Gauthier. Le circuit d'autobus express qui part de Brossard, près du DIX30, transporte 18 000 personnes au centre-ville de Montréal en 18 minutes! Quand le produit est bon, qu'il y a une qualité de service, que le temps de parcours est compétitif ou inférieur à celui de l'automobile, les gens veulent l'utiliser.»