Les images du 30 avril dernier montrant des voitures de luxe amenées au quartier général de la Sûreté du Québec à Gatineau, cachaient beaucoup plus qu'une simple saisie de véhicules ayant servi au trafic de stupéfiants.

Les images du 30 avril dernier montrant des voitures de luxe amenées au quartier général de la Sûreté du Québec à Gatineau, cachaient beaucoup plus qu'une simple saisie de véhicules ayant servi au trafic de stupéfiants.

Les informations dévoilées en cour hier, alors que le ministère public a obtenu une prolongation de 120 jours du délai de rétention d'objets et documents saisis, montrent que l'opération connue sous le nom de Croisière figure parmi les plus importantes des dernières années.

Débutée le 13 septembre 2006, l'enquête tourne autour d'une organisation criminelle qui opérait au Québec, au Canada ainsi qu'aux États-Unis et qui opérait au niveau de l'importation de cocaïne, le trafic des stupéfiants et le blanchiment d'argent.

Lors des dizaines de perquisitions effectuées le 30 avril dans la région immédiate Gatineu-Ottawa et le 28 mai à Montréal ainsi que dans l'Ouest canadien, les policiers ont saisi 74 kilos de cocaïne, 21 kilos de haschisch, 1,8 million $, quatre armes de poing, 18 autres armes, 53 ordinateurs et 32 blackberry.

En appui à la demande de prolongation de rétention de 120 jours supplémentaires, l'enquêteur principal Benoit Dubé de la Sûreté du Québec, a indiqué que 323 000 conversations téléphoniques avaient été interceptées, 274 mandats de perquisition ont été réalisés alors que l'on a effectué 800 surveillances physiques et autres.

M. Dubé a expliqué que 12 enquêteurs étaient affectés à temps plein au travail méticuleux et complexe qui consiste à scruter les conversations téléphoniques et à effectuer les concordances et les liens entre les différentes personnes impliquées.

Nouvelles technologies

Le travail des spécialistes est d'autant plus difficile que ceux-ci doivent conjuguer avec la nouvelle technologie que représente le blackberry, outil de communication de plus en plus populaire chez les trafiquants de stupéfiants.

Notons qu'aucune accusation n'a encore été déposée contre qui que ce soit dans le cadre de cette enquête mais M. Dubé a précisé qu'au moins 60 personnes étaient visées par le travail des policiers.

Les informations obtenues par LeDroit sont à l'effet que dans le collimateur des enquêteurs figurerait le nom d'un restaurateur important de la Capitale fédérale.

Le juge Raymond Séguin de la Cour du Québec a acquiescé à la requête présentée par le procureur en charge du dossier, Me Sylvain Petitclerc en indiquant qu'il s'agissait là d'une opération majeure impliquant un nombre impressionnant de documents divers et complexes.

Le 30 avril dernier, le stationnement du quartier général de la SQ à Gatineau avait accueilli une demi-douzaine de véhicules de luxe dont un Hummer, une Porsche et une Cadillac ayant, selon les autorités, été utilisés pour le trafic de stupéfiants ou encore acquis avec de l'argent provenant de la criminalité.