"Bonjour toute la gang !" C'est en québécois que Paul McCartney a salué les centaines de milliers de spectateurs entassés sur les plaines d'Abraham et tous les autres à travers la province, branchés sur la télé payante.

Hier, par une soirée parfaite bénie par Déesse Météo , Sir Paul avait tout le Québec à ses pieds. Enjoué, et même taquin, fringué comme un petit prince, le grand gamin n'a pas mis de temps à mettre une ambiance de fantaisie qui dépasse de loin le simple rock. Son cadeau pour Québec la française? La toujours séduisante Michelle! Et comment at-il marqué notre 400 e ? En nous faisant cadeau de Birthday, la folle équipée musicale de l'album blanc. Un vrai gars de party, ce Paul !

Avec une voix qui n'a absolument rien perdu de sa force ni de sa douceur, selon les moments, qui n'a pas égaré une seule note ni une seule nuance , Paul s'est lancé dans une sacrée soirée. Que ce soit sur un ton intimiste (My Love), ou fataliste (Let it Be), mais malgré tout optimiste (Long and Winding Road), ou consolateur (Hey Jude), quand ce n'est pas nostalgique (Yesterday), Paul McCartney a su infailliblement trouver nos cordes sensibles et les chemins de nos coeurs. Un fameux "entertainer" ! Il ne s'est même pas inquiété de quelques petits couacs entendus sur ses premières chansons.

" Je suis si loin de la scène que Paul m'apparaît tout petit, mais je pourrai dire à tout le monde: J'étais là" Cette spectatrice, croisée près des ruines du Manège militaire, juste avant LE spectacle, résume admirablement l'état d'esprit des 200 000 ou 300 000 spectateurs présents sur les Plaines.

Personne ne pourra jamais dire combien ils étaient exactement, mais une chose est certaine: ils étaient tous dans le même état d'esprit que cette spectatrice : ils étaient ravis d'être LÀ! Tout simplement. Mais cette soirée allait dépasser de très loin ce simple et grand plaisir d'être AVEC un Beatle !

Tout le monde avait beau connaître presque toutes les chansons par coeur, Paul avait beau recréer ces chansons avec une exactitude hallucinante, même celle des Beatles... ce n'était pas un trip rétro, c'était la VRAIE chose !

Dans cette haute marée humaine, combien de gens auraient cru vivre un jour, et en direct, la beatlemanie? Pas étonnant qu'avant même l'apparition de Paul sur la scène, puis tout au long de la soirée, l'euphorie était à couper à la pelle à gâteau!

À chaque nouveau-vieux tube du Fab Four, tout respirait quand même la fraîcheur des choses flambant neuves, tout avait la force des vraies révélations. Car rien ne saurait remplacer l'expérience "live" de la magie Beatles, qui est en grande partie celle de Paul McCartney, comme cela apparaissait aveuglant de clarté, à mesure que la soirée avançait.