Le chef d'état-major de la défense du Canada a admis dimanche que la sécurité en Afghanistan se détériorait, alors que les talibans traversent la frontière avec le Pakistan comme bon leur semble.

Le général Walter Natynczyk a dit que d'autres troupes de l'OTAN seraient nécessaires pour faire face à la «contre-insurrection complexe» qui pose des défis dangereux pour les soldats canadiens.

En interview à l'émission Question Period, diffusée sur le réseau CTV, le général Natynczyk a affirmé que la sécurité s'était effritée à Kaboul, la capitale, dans l'est et dans le sud du pays, là où se trouvent les soldats canadiens.

Le chef d'état-major s'est dit d'accord avec le point de vue américain, selon lequel «la frontière (entre l'Afghanistan et le Pakistan) est poreuse à un point tel que les talibans peuvent traverser à partir des zones tribales du Pakistan en toute impunité».

Il a également dit qu'il y avait un sentiment général que les insurgés faisaient tout ce qu'ils pouvaient afin de nuire au gouvernement afghan et aux forces internationales à l'approche des élections prévues pour l'année prochaine.

«Les talibans interdisent l'accès aux autoroutes et poursuivent la population et les forces de sécurité afghanes en entrant et en sortant de Kaboul. Alors Kaboul se sent en état de siège, à n'en pas douter», a-t-il expliqué.

Cette appréciation est considérablement moins reluisante que ses précédents commentaires, davantage optimistes, à propos de ce pays en proie aux déchirements où il a rendu visite à des soldats à Kandahar et rencontré des dirigeants de l'armée afghane à Kaboul.

Le général Natynczyk croit que la coalition en Afghanistan devrait imiter Washington dans sa décision d'envoyer davantage des soldats en Irak.

Le numéro un de l'armée canadienne a affirmé avoir compris de l'expérience américaine «que l'augmentation des soldats en Irak a eu un effet positif significatif, et que nous savons que l'Afghanistan n'a pas assez de troupes de la coalition et de l'OTAN pour faire face à cette contre-insurrection. Et il s'agit d'une contre-insurrection complexe», a-t-il argué.

«Alors comme nous l'avons dit dans le secteur canadien à Kandahar, au Commandement régional Sud, nous avons besoin de troupes supplémentaires. Et nous allons très certainement en avoir avec le bataillon américain qui sera déployé dans cette région.»