Le Parti libéral du Canada a dénoncé vendredi la décision de Stephen Harper de le poursuivre devant les tribunaux, estimant que le premier ministre tente de museler les critiques légitimes sur son rôle dans l'affaire Cadman.

L'accusation du PLC fait partie de la contre-attaque juridique des libéraux, déposée vendredi en réponse à la décision du premier ministre Harper de réclamer un montant additionnel de 1 million $, pour «usurpation d'identité». Le premier ministre réclame déjà 2,5 millions $ au PLC, dans une poursuite pour diffamation.

Le parti estime que la poursuite du premier ministre est «fondamentalement incompatible avec le droit à la liberté d'expression politique» garanti par la Charte des droits et libertés.

Les reproches du PLC à l'endroit du premier ministre ont été exprimés dans un mémoire de défense, déposé à la Cour supérieure de justice de l'Ontario.

M. Harper a intenté sa poursuite initiale de 2,5 millions $ pour diffamation au mois de mars dernier, en réaction aux allégations affichées sur le site internet du PLC en février.

Les libéraux y ont accusé M. Harper d'avoir été au courant des tentatives de corruption du député indépendant Chuck Cadman, maintenant décédé. Les conservateurs demandaient alors l'appui du député au cours d'un vote de confiance, en 2005.

L'accusation des libéraux était tirée d'une entrevue enregistrée entre M. Harper et Tom Zytaruk, l'auteur d'une biographie sur M. Cadman. Le premier ministre aurait été au courant de la tentative de pot-de-vin, selon l'enregistrement et selon la veuve du député.

Stephen Harper réplique, depuis le début de cette affaire, que l'enregistrement a été trafiqué.