Les Québécois éliront un nouveau gouvernement le 1er octobre prochain. D'ici là, La Presse a voulu sonder l'état d'esprit des électeurs. Nos journalistes et nos photographes ont été à leur rencontre dans 100 villes différentes dans toutes les régions du Québec. Découvrez ce que les électeurs ont à dire.

Qu'est-ce qui vous préoccupe en ce moment ?

Il y a beaucoup de choses qui se passent dans la communauté. Nous pourrions être plus en santé, notamment sur le plan social. Beaucoup sont allés dans les pensionnats autochtones, il y a des problèmes d'alcool, de drogue, des problèmes familiaux.

Quelle est la dernière chose qui vous a mis de bonne humeur ?

Je suis allé à mon campement la fin de semaine dernière, j'ai attrapé quelques poissons. Ça m'a rendu content.

Quelle est la dernière chose qui vous a mis en colère ?

Je ne me mets pas souvent en colère, je ne sais pas pourquoi.

Quelle est la dernière personnalité publique dont la mort vous a ému ?

J'admirais ce qu'a fait Nelson Mandela, alors sa mort m'a touché. Et ensuite il y a eu [le guitariste] Tom Petty, bien sûr. J'écoutais sa musique. J'aime ceux qui font du rock 'n' roll et ils meurent rapidement dans les dernières années... Je pense que ça va s'éteindre assez vite.

Si vous pouviez et vouliez vivre dans une autre ville du Québec, laquelle serait-ce, et pourquoi ?

J'ai vécu ici pour la majorité de ma vie, mais j'ai aussi vécu à Montréal. Mais je ne voudrais pas vivre nulle part ailleurs.

Si vous pouviez changer une seule chose dans votre circonscription, qu'est-ce que ce serait ?

J'aimerais que nos rues soient pavées. Ça devient poussiéreux ici la plupart du temps. Ils ont pavé quelques zones, mais pas partout.

Si vous pouviez changer une seule chose au Québec, qu'est-ce que ce serait ?

La route de la Baie-James aurait aussi besoin de beaucoup de réparations.

Quel est le dernier contenu que vous avez partagé sur Facebook ?

Des photos de mon voyage de pêche de la fin de semaine dernière, pour mes amis.

Où vous voyez-vous dans cinq ans ?

Ici, mais avec une concession automobile.

Qu'est-ce que c'est, pour vous, être québécois ?

Ça ne veut rien dire pour moi. Nous avons notre propre petit territoire ici. Je suis cri avant tout et ça s'adonne que je suis né au Québec.

Faites un voeu...

J'aimerais que les problèmes sociaux dans la communauté s'améliorent. Il y a des choses qui n'auraient jamais dû arriver : les pensionnats autochtones, le développement hydroélectrique de la Baie-James. Ça a créé beaucoup de problèmes. Je suis moi-même allé dans un pensionnat autochtone de 6 à 12 ans. Pas mal tout le monde à Chisasibi de mon âge est allé au pensionnat.

Que feriez-vous si vous gagniez une somme importante ?

J'agrandirais mon garage. Je pourrais ouvrir une concession automobile de véhicules usagés, pas une concession Ford ou GM. Maintenant, je n'ai que deux mécaniciens, parfois trois. J'améliorerais ça.

Dans votre vie, ces cinq objets sont-ils positifs ou négatifs ?

Téléphone

C'est positif.

Ordinateur

C'est positif.

Carte de crédit

Non, pas dans mon cas. [rires] Beaucoup de gens ne savent pas s'en servir. Ils empruntent de l'argent et c'est trop facile. Ensuite, ils se retrouvent pris au piège.

Télévision

Ce n'est pas trop positif. Je n'aime pas m'asseoir et la regarder. Je fais autre chose en même temps. Je dirais que c'est neutre. C'est bon pour les nouvelles, mais même les nouvelles, ce ne sont pas de bonnes nouvelles.

Bouteille de bière ou de vin

Un verre de vin. L'alcool, ce n'est pas très positif ici, on connaît les dommages que ça fait. Peut-être un verre de vin, c'est tout. Mais pas toute la bouteille.

Vous devenez premier ministre demain. Quelle est la première phrase de votre premier discours ?

Je dirais : "Nous y voici !" Je dirais aussi que si nous le voulons, Eeyou Itschee [le territoire traditionnel des Cris de la Baie-James] pourrait être une province à part.

Si un chef de parti croisait votre chemin pendant la campagne électorale, de quelle préoccupation aimeriez-vous lui parler? Préserver votre emploi, acquérir une propriété, refaire une route dangereuse? Dites-nous ce qui vous préoccupe, et pourquoi, en 250 mots, en écrivant à centvilles@lapresse.ca en prenant soin de préciser votre nom, votre âge, ce que vous faites et la municipalité dans laquelle vous vivez. Nous publierons un certain nombre de messages pendant la campagne électorale, en septembre.