Les Québécois éliront un nouveau gouvernement le 1er octobre prochain. D'ici là, La Presse a voulu sonder l'état d'esprit des électeurs. Nos journalistes et nos photographes ont été à leur rencontre dans 100 villes différentes dans toutes les régions du Québec. Découvrez ce que les électeurs ont à dire.

Qu'est-ce qui vous préoccupe en ce moment ?

C'est l'état des finances publiques. L'endettement qu'on a tant au fédéral qu'au provincial et au municipal. Ma génération, on est probablement capables de payer nos affaires, mais nos enfants et nos petits-enfants vont se réveiller avec des revenus probablement moindres, avec une dette qui va être démesurée, alors ça affecte le futur de mes petits-enfants et ça me fait suer.

Quelle est la dernière chose qui vous a mis de bonne humeur ?

J'ai un petit-fils [de 18 ans] qui vit un problème d'anxiété majeure, profonde, et il s'est pris en mains. Chacune de ses victoires, ça m'allume. Il s'est vraiment pris en mains. Quand on ne connaît pas ça, on n'a pas idée de la souffrance qu'ils ont, mais c'est majeur.

Quelle est la dernière chose qui vous a mis en colère ?

C'est encore dans le domaine politique ; tout le monde reste accroché à l'image d'un politicien et non sur la substance qu'il a à offrir. Ça me met hors de moi. Justin Trudeau, c'est l'exemple parfait de ça : il a une image, mais pas de substance.

Quelle est la dernière personnalité publique dont la mort vous a ému ?

La seule personne, peut-être, que je pourrais dire qu'elle m'a marqué, ç'a été Mandela, parce qu'il a fait beaucoup pour son peuple. Ça m'a fait de quoi, parce que c'est un gars qui a apporté beaucoup pour l'Afrique du Sud. Et qui a vécu une vie maudite.

Si vous pouviez vivre dans une autre ville du Québec, laquelle serait-ce et pourquoi ?

Je retournerais vivre à Montréal ; je suis un gars de ville. Je demeure à Bromont parce que mes enfants sont ici. Ici, l'aspect culturel n'existe pas vraiment. Tu veux aller voir un spectacle, faut que tu ailles à Montréal. Tu veux aller voir un bon film, faut que tu ailles à Montréal...

Si vous pouviez changer une seule chose dans votre circonscription, qu'est-ce que ce serait ?

Ce serait de développer une offre culturelle pour la région. Ici, actuellement, il n'y en a pas vraiment, d'offre culturelle. C'est une ville d'activités sportives, de restaurants, mais il n'y a pas d'équipement culturel.

Si vous pouviez changer une seule chose au Québec, qu'est-ce que ce serait ?

Ce serait certainement politique. On est un peuple qui a un peu de difficulté à reconnaître notre capacité à réaliser des choses. Notre tempérament de Latins est toujours un atout, mais on ne capitalise pas là-dessus. C'est à nos leaders de nous amener à le faire.

Quel est le dernier contenu que vous avez partagé sur Facebook ?

Aucun ; je ne suis pas sur Facebook. J'aime mieux prendre le téléphone.

Où vous voyez-vous dans cinq ans ?

J'aimerais encore être actif du point de vue des affaires, avec mon gendre. J'aimerais pouvoir encore voyager, visiter et apprendre des choses. Mais j'aimerais surtout avoir la chance d'être lucide et en santé.

Qu'est-ce que c'est, pour vous, être québécois ?

Je dirais que c'est être différent. C'est-à-dire pouvoir percevoir la vie avec ouverture, d'en retirer le maximum pour pouvoir le partager avec les autres. J'essaie de le faire dans ma famille ; mes enfants semblent faire la même chose. C'est ça qui fera une nation très forte. On a fait un grand pas depuis 40 ou 50 ans, mais je pense qu'il y encore beaucoup de choses à accomplir.

Faites un voeu...

Que mon petit-fils guérisse. Et que mes petits-enfants, qui sont dans la bonne direction, qui ont des ambitions, des projets, des objectifs, les réussissent.

Que feriez-vous si vous gagniez une somme importante ?

C'est très relatif, une somme importante, mais admettons qu'on gagne le gros lot de 60 millions, je favoriserais ma famille, évidemment, mais je ferais une fiducie pour développer les arts. Je vois que plein d'artistes crèvent littéralement. Si j'avais de l'argent, ce serait là-dedans que je me dirigerais.

Dans votre vie, ces cinq objets sont-ils positifs ou négatifs ?

Téléphone

C'est un outil de travail, donc c'est positif quand c'est bien utilisé.

Ordinateur

C'est très positif dans l'ensemble, pour développer nos connaissances, pour améliorer ses rendements.

Carte de crédit

Négatif, parce qu'on est rarement préparés à utiliser ça intelligemment, ça fait beaucoup plus de mal que de bien.

Télévision

C'est une invention positive, ça a donné accès aux gens à plein de choses, mais je ne regarde pas, sauf pour les nouvelles.

Bouteille de bière ou de vin

Je ne bois pas beaucoup, mais j'aime un bon vin, donc positif.

Vous devenez premier ministre demain. Quelle est la première phrase de votre premier discours ?

Probablement celle de Kennedy : ne pas se demander ce que ton pays peut faire pour toi, mais ce que tu peux faire pour ton pays. Mais il y a peu de chances que je sois élu ; je suis un peu carré dans mes réactions et en politique, c'est très mauvais. On accuse les politiciens de mentir, mais c'est parce qu'on ne veut pas entendre ce qu'ils disent.

Si un chef de parti croisait votre chemin pendant la campagne électorale, de quelle préoccupation aimeriez-vous lui parler? Préserver votre emploi, acquérir une propriété, refaire une route dangereuse? Dites-nous ce qui vous préoccupe, et pourquoi, en 250 mots, en écrivant à centvilles@lapresse.ca en prenant soin de préciser votre nom, votre âge, ce que vous faites et la municipalité dans laquelle vous vivez. Nous publierons un certain nombre de messages pendant la campagne électorale, en septembre.