Les Québécois éliront un nouveau gouvernement le 1er octobre prochain. D'ici là, La Presse a voulu sonder l'état d'esprit des électeurs. Nos journalistes et nos photographes ont été à leur rencontre dans 100 villes différentes dans toutes les régions du Québec. Découvrez ce que les électeurs ont à dire.

Josh Dolgin, 41 ans, Mile-End-Le Plateau-Mont-Royal, musicien.

Qu'est-ce qui vous préoccupe en ce moment ?


Les inégalités économiques. L'écart entre les riches et les pauvres. Je suis bien placé pour le savoir parce que je me situe plus du côté des pauvres... Gagner sa vie comme artiste, comme musicien, c'est dur.

Quelle est la dernière chose qui vous a mis de bonne humeur ?

La fin de l'hiver. La possibilité de marcher dans les rues Montréal et de voir la vie s'exprimer dans toute sa diversité.

Quelle est la dernière chose qui vous a mis en colère ?

La mort d'un ami qui avait des problèmes de dépendance à l'alcool. La difficulté qu'il a eue à obtenir de l'aide. Le système tire profit de la vente d'alcool, mais quand quelqu'un souffre d'en consommer trop, on est pris dans une spirale, c'est pas facile d'avoir accès à des ressources.

Quelle est la dernière personnalité publique dont la mort vous a ému ?

Theodore Bikel. Un acteur, mais aussi un ami. J'avais une connexion particulière avec lui. Pour être honnête, la mort de quelqu'un que je ne connais pas, même s'il est populaire, ne va pas vraiment me toucher. Que Prince meurt, je m'en fous un peu, je ne le connaissais pas.

Si vous pouviez et vouliez vivre dans une autre ville du Québec, laquelle serait-ce, et pourquoi ?

Chelsea, dans la campagne outaouaise. J'ai grandi là-bas et j'y retourne tout le temps. Il y a une belle énergie à Gatineau aussi, je trouve. Et puis les loyers ne sont pas chers. Pour un artiste, ça peut être cool.

Si vous pouviez changer une seule chose dans votre circonscription, qu'est-ce que ce serait ?

Dans le Mile End ? Je ferais en sorte que le parking soit moins compliqué. J'ai tout le temps des contraventions, donc je ferais ça, je rendrais le parking plus accessible et plus facile.

Si vous pouviez changer une seule chose au Québec, qu'est-ce que ce serait ?

Je poursuivrais les efforts du Québec pour inclure les minorités. J'aimerais que la population qui se trouve à l'extérieur de Montréal y soit aussi plus sensible, qu'elle soit plus ouverte. Parce que l'attitude des gens est différente dans les autres régions du Québec.

Quel est le dernier contenu que vous avez partagé sur Facebook ?

Le portrait d'un photographe du Mile End, M. Norman, qui est mort à 90 ans. J'ai mis une photo de lui dans son ancien studio, qui abrite aujourd'hui les locaux de Pop Montréal.

Où vous voyez-vous dans cinq ans ?

J'aime mon appartement à Montréal, donc je n'irai pas bien loin... Mais émotivement ? Économiquement ? Peut-être dans un manoir à Westmount. Oui, c'est ça. À Westmount dans une immense maison avec un double garage, mes quatre amoureux et mon chien Poopsy, qui sera toujours vivant.

Qu'est-ce que c'est, pour vous, être québécois ?

Ça fait partie de mes multiples identités. Mais c'est compliqué. Je me sens québécois, mais les gens ne me croient pas toujours quand je leur dis. Parce que je ne corresponds pas au profil type du Québécois. Je suis juif anglophone - même si je parle français et que j'ai passé toute ma vie au Québec.

Faites un voeu...

J'aimerais que les gens apprennent à mieux partager. Qu'ils aient moins l'impression de devoir tout avoir. Parce qu'il y en a assez pour tout le monde.

Que feriez-vous si vous gagniez une somme importante ?

Je continuerais à créer en tentant d'enrichir notre culture tout en essayant d'être divertissant. J'appuierais la démarche d'autres créateurs, dans toutes les disciplines artistiques et même auprès des scientifiques.

Dans votre vie, ces cinq objets sont-ils positifs ou négatifs ?

Téléphone

Positif.

Ordinateur

Positif.

Carte de crédit

Positif.

Télévision

Positif.

Bouteille de bière ou de vin

Positif.

Vous devenez premier ministre demain. Quelle est la première phrase de votre premier discours ?

Ce serait sûrement dans une langue autochtone, comme en cri. Et ça commencerait par : « C'est l'heure de régler nos comptes ! [It's payback time !] »

Si un chef de parti croisait votre chemin pendant la campagne électorale, de quelle préoccupation aimeriez-vous lui parler? Préserver votre emploi, acquérir une propriété, refaire une route dangereuse? Dites-nous ce qui vous préoccupe, et pourquoi, en 250 mots, en écrivant à centvilles@lapresse.ca en prenant soin de préciser votre nom, votre âge, ce que vous faites et la municipalité dans laquelle vous vivez. Nous publierons un certain nombre de messages pendant la campagne électorale, en septembre.