Les Québécois éliront un nouveau gouvernement le 1er octobre prochain. D'ici là, La Presse a voulu sonder l'état d'esprit des électeurs. Nos journalistes et nos photographes ont été à leur rencontre dans 100 villes différentes dans toutes les régions du Québec. Découvrez ce que les électeurs ont à dire.

Nell Van Walsum, Aylmer, 56 ans, Consultante en environnement

QU'EST-CE QUI VOUS PRÉOCCUPE EN CE MOMENT ?

Le fait que nous ne soyons pas assez accueillants au Québec. Et ça risque d'être pire en Ontario depuis l'élection de Doug Ford. Nous avons besoin des immigrants, mais les gens ont peur. Ils ont peur de beaucoup de choses, mais en ce moment, l'emphase est mise sur les immigrants. Or il n'y a aucune raison d'avoir peur. Et avoir peur nous pousse à prendre de mauvaises décisions.

QUELLE EST LA DERNIÈRE CHOSE QUI VOUS A MIS DE BONNE HUMEUR ?

Je viens de me qualifier pour le marathon de Boston. Je suis une vieille dame [rires], donc j'avais 4 h 10 pour le faire. Ça m'a pris 10 ans avant d'atteindre le temps requis pour y participer. J'ai fait six marathons jusqu'ici. J'ai fait le 10 km d'Ottawa ce printemps. J'adore participer, c'est bien de voir les gens le faire. J'ai encouragé les participants, dimanche, pour le marathon complet. Je crois que chaque personne qui essaie quelque chose a besoin d'encouragements.

QUELLE EST LA DERNIÈRE CHOSE QUI VOUS A MIS EN COLÈRE ?

L'élection de Doug Ford en Ontario. J'ai l'impression que les gens pensent beaucoup trop à eux-mêmes. Ils bénéficient du filet de protection sociale, mais ils ne s'en rendent pas compte. Ils veulent seulement plus d'argent dans leurs poches. Les gens sont insatiables, ils veulent posséder toujours plus de choses. Ça les aveugle, ça les empêche de réaliser la chance qu'ils ont de vivre au Canada, et de faire de la place pour prendre soin des autres.

QUELLE EST LA DERNIÈRE PERSONNALITÉ PUBLIQUE DONT LA MORT VOUS A ÉMU ?

Ce n'est pas le décès de quelqu'un, mais je trouve que c'est vraiment triste que Barack Obama n'ait pas pu faire autant de choses qu'il le voulait parce qu'il n'avait pas un environnement propice pour le faire.

SI VOUS POUVIEZ ET VOULIEZ VIVRE DANS UNE AUTRE VILLE DU QUÉBEC, LAQUELLE SERAIT-CE, ET POURQUOI ?

Ce serait dans le centre-ville de Montréal. J'ai grandi dans l'Ouest-de-l'Île et je n'ai jamais eu la chance de vraiment connaître le centre-ville. J'habite à Ottawa, la capitale nationale que j'adore, mais j'aimerais connaître l'expérience de vivre dans le centre-ville de Montréal. J'aime les grosses villes. Je ne crois pas que j'habiterais là pour tellement longtemps, mais j'aimerais y habiter pour deux ans, par exemple. Seulement pour profiter de tout ce que peut donner Montréal.

SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE DANS VOTRE CIRCONSCRIPTION, QU'EST-CE QUE CE SERAIT ?

Ce serait d'avoir un meilleur réseau de transports en commun. Il n'est pas très bon et il n'est pas bien intégré. Tu peux aller au centre-ville d'Ottawa, mais ça ne sera pas bien intégré avec le nouveau train qui est prévu. Si nous n'avions qu'une voiture, dans notre famille, ce serait difficile pour moi. En été, je peux prendre mon vélo, mais c'est difficile en hiver. Nous avons heureusement deux voitures. Nous avons trois enfants.

SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE AU QUÉBEC, QU'EST-CE QUE CE SERAIT ?

Je crois qu'on pourrait s'améliorer sur le plan environnemental et que ce sujet touche plusieurs sphères. L'environnement inclut le bien-être des individus, les transports, l'immigration, l'accueil de ces immigrants... donc, je ne parle pas seulement de l'environnement physique en tant que tel, mais aussi de l'environnement des gens. Je ne suis pas certaine que nous sommes toujours assez accueillants. C'est ce que j'améliorerais. Je crois que nous pouvons être plus accueillants sans pour autant perdre nos racines.

QUEL EST LE DERNIER CONTENU QUE VOUS AVEZ PARTAGÉ SUR FACEBOOK ?

J'ai Facebook, mais je n'y vais pas très souvent. La dernière chose que j'ai transmise était probablement une manifestation que mon fils a organisée. Il a fait une manifestation sur la colline du Parlement pendant la fin de semaine pour que le Canada améliore ses mesures de protection environnementale.

OÙ VOUS VOYEZ-VOUS DANS CINQ ANS ?

Je serai retraitée, mais je ferai toujours du bénévolat pour les organisations qui luttent contre les changements climatiques. Je travaillerai probablement encore plus pour cette cause qui me tient à coeur. Je travaille en ce moment avec un groupe au Kenya qui s'appelle The Kenyan Kids Foundation qui vise à améliorer l'accès à l'eau potable.

QU'EST-CE QUE C'EST, POUR VOUS, ÊTRE QUÉBÉCOIS ?

C'est d'être fière de l'héritage et de la culture que nous avons. C'est aussi de protéger notre identité historique pour le futur. J'essaie de ne pas dire que notre identité est définie par la langue. Les gens utilisent la langue, oui, mais l'identité est beaucoup plus riche que ça. C'est Tout le monde en parle, ce sont tous les talk-shows, c'est cette proximité et connexion parmi la population québécoise.

FAITES UN VOEU...

J'aimerais que les gens s'écoutent plus les uns les autres et qu'ils apprécient leurs différences.

QUE FERIEZ-VOUS SI VOUS GAGNIEZ UNE SOMME IMPORTANTE?

Je voyagerais avec ma famille et je donnerais le reste pour une cause qui me tient à coeur. L'argent ne fait pas le bonheur. Ça rend les gens misérables. Il y a tellement de gens qui auraient plus besoin de cet argent que nous. Je ferais quand même un voyage avec ma famille.

DANS VOTRE VIE, CES CINQ OBJETS SONT-ILS POSITIFS OU NÉGATIFS ?

Téléphone

Négatif. Je dois admettre que le mien est juste à côté de moi. C'est déconcentrant.

Ordinateur

Positif. Il vous donne accès à n'importe quelle information et vous permet de parler à beaucoup de gens dans le monde.

Carte de crédit

Positif

Télévision

Neutre. Son contenu n'est pas tellement intéressant, ces derniers temps.

Bouteille de bière ou de vin

Positif. La vie est trop courte pour boire du mauvais vin.

VOUS DEVENEZ PREMIER MINISTRE DEMAIN. QUELLE EST LA PREMIÈRE PHRASE DE VOTRE PREMIER DISCOURS ?

Quelque chose d'éloquent comme un discours d'Obama. Si j'étais dans cette position, je crois que la première chose à faire serait de mieux comprendre le Québec et sa population avant de prendre des décisions. En tant que première ministre, je demanderais : « Qu'est-ce que je peux faire pour eux, afin de rendre leur vie meilleure ? ».

Si un chef de parti croisait votre chemin pendant la campagne électorale, de quelle préoccupation aimeriez-vous lui parler ? Préserver votre emploi, acquérir une propriété, refaire une route dangereuse ? Dites-nous ce qui vous préoccupe, et pourquoi, en 250 mots, en écrivant à centvilles@lapresse.ca en prenant soin de préciser votre nom, votre âge, ce que vous faites et la municipalité dans laquelle vous vivez. Nous publierons un certain nombre de messages pendant la campagne électorale, en septembre.