Les Québécois éliront un nouveau gouvernement le 1er octobre prochain. D'ici là, La Presse a voulu sonder l'état d'esprit des électeurs. Nos journalistes et nos photographes ont été à leur rencontre dans 100 villes différentes dans toutes les régions du Québec. Découvrez ce que les électeurs ont à dire.

Rafid Haidar, Maniwaki, 47 ans, médecin interniste.

QU'EST-CE QUI VOUS PRÉOCCUPE EN CE MOMENT ?


Le mouvement populiste me préoccupe, ainsi que le fait que Donald Trump soit populaire... Que ce soit en Italie, en Pologne, on voit ça un peu partout dans le monde. Les gouvernements de droite prennent de l'importance. C'est un danger. On doit travailler contre en étant éduqué, et en ne se laissant pas tomber dans le piège des réponses simples.

QUELLE EST LA DERNIÈRE CHOSE QUI VOUS A MIS DE BONNE HUMEUR ?

Courir ce matin, et mon travail. J'adore mon travail, je dirais le dernier patient que j'ai vu la semaine passée. La médecine interne est très vaste. Si tu veux devenir cardiologue, par exemple, il faut que tu fasses de la médecine interne. Ensuite, tu ne fais qu'un organe. Si tu restes général, dans tous les organes, c'est ça qu'est la médecine interne. À Maniwaki, je fais surtout la gastroentérologie. Je fais les examens pour les intestins.

QUELLE EST LA DERNIÈRE CHOSE QUI VOUS A MIS EN COLÈRE ?

J'essaie d'être moins en colère par rapport à ça, mais ce serait l'intolérance aux États-Unis contre les immigrants et la politique de M. Trump. Sa façon de faire manque d'éducation et de diplomatie. La façon dont il traite d'autres pays, d'autres personnes... c'est un homme d'affaires, et il essaie d'utiliser ses connaissances du monde des affaires pour des choses qui n'ont pas besoin de ça.

QUELLE EST LA DERNIÈRE PERSONNALITÉ PUBLIQUE DONT LA MORT VOUS A ÉMU ?

Philip Roth. Je voulais vraiment qu'il gagne le prix Nobel de littérature parce que c'est un excellent écrivain.

SI VOUS POUVIEZ ET VOULIEZ VIVRE DANS UNE AUTRE VILLE DU QUÉBEC, LAQUELLE SERAIT-CE, ET POURQUOI ?

J'habiterais à Québec. C'est très beau, c'est une vieille ville, il y a beaucoup de culture, les restaurants sont excellents, les gens sont très gentils... J'habiterais à Québec pour des raisons alimentaires et culturelles. En médecine, nous avons beaucoup de congrès qui sont à Québec. J'y vais plusieurs fois par année.

SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE DANS VOTRE CIRCONSCRIPTION, QU'EST-CE QUE CE SERAIT ?

Il faudrait un meilleur système de transports publics. Il ne fonctionne pas bien. Quand je travaille à Gatineau, je prends l'autobus mais j'y mets une heure, pour un trajet qui devrait prendre 10 minutes en auto. Je le fais vraiment par souci environnemental.

SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE AU QUÉBEC, QU'EST-CE QUE CE SERAIT ?

Je souhaiterais qu'il n'y ait plus de nationalisme. Je suis plus un « planètiste ». Le nationalisme, c'est une idée du XIXe siècle avec les empires, c'est passé date. Aujourd'hui, les sables bitumineux qu'on exploite au Canada produisent des gaz à effets de serre qui provoquent des inondations au Bangladesh. La planète est devenue petite. Il faut penser à des solutions globales dans le futur.

QUEL EST LE DERNIER CONTENU QUE VOUS AVEZ PARTAGÉ SUR FACEBOOK ?

Je ne l'utilise pas, je ne sais pas comment ça fonctionne. C'est ma femme qui l'utilise. Elle met des photos, parfois. J'essaie de ne pas trop l'utiliser. C'est aussi un peu difficile, comme médecin. Parfois, par exemple, il y a des patients qui veulent devenir amis.

OÙ VOUS VOYEZ-VOUS DANS CINQ ANS ?

Faire la même chose. Pour 20 ans, j'espère. Je suis satisfait de ma vie. J'adore mon travail.

QU'EST-CE QUE C'EST, POUR VOUS, ÊTRE QUÉBÉCOIS ?

Partager les valeurs québécoises. Je trouve que les Québécois sont beaucoup plus inclusifs que certains Canadiens. J'ai travaillé en Ontario pendant un moment, et je sentais qu'ils me regardaient en se disant : « Ah, toi, tu ne viens pas d'ici. » Je n'ai jamais senti ça ici. Si tu viens au Québec et que tu fais un effort pour parler français et pour t'intégrer, le monde t'accepte comme si tu avais toujours été ici.

FAITES UN VOEU...

Que ma femme et que mes enfants soient en santé et heureux.

QUE FERIEZ-VOUS SI VOUS GAGNIEZ UNE GROSSE SOMME ?

Ça n'arrivera pas, parce que je n'achète pas de loterie et ça ne m'intéresse pas de gagner un montant d'argent. Si je veux faire de l'argent, je vais travailler pour.

DANS VOTRE VIE, CES CINQ OBJETS SONT-ILS POSITIFS OU NÉGATIFS ?

Téléphone

Positif

Ordinateur

Positif

Carte de crédit

Positif

Télévision

Négatif

Bouteille de bière ou de vin

Positif

VOUS DEVENEZ PREMIER MINISTRE DEMAIN. QUELLE EST LA PREMIÈRE PHRASE DE VOTRE PREMIER DISCOURS ?

Je parlerais de l'importance du pluralisme et de parler contre le populisme. Je dirais que les problèmes d'un pays sont complexes. Nous ne les avons pas déjà réglés et nous devons travailler ensemble pour les régler. Je parlerais de l'importance d'accepter l'immigration. Nous vivons dans une province et dans un pays à la population vieillissante. Nous avons besoin de l'immigration, notamment du point de vue économique.

Si un chef de parti croisait votre chemin pendant la campagne électorale, de quelle préoccupation aimeriez-vous lui parler ? Préserver votre emploi, acquérir une propriété, refaire une route dangereuse ? Dites-nous ce qui vous préoccupe, et pourquoi, en 250 mots, en écrivant à centvilles@lapresse.ca en prenant soin de préciser votre nom, votre âge, ce que vous faites et la municipalité dans laquelle vous vivez. Nous publierons un certain nombre de messages pendant la campagne électorale, en septembre.